Le groupe terroriste chiite libanais Hezbollah, créé par Téhéran et allié clé de Damas
Selon des experts, entre 5 000 et 8 000 membres du Hezbollah se battent aujourd'hui en Syrie sur plusieurs fronts
Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, dont le fief a été visé jeudi par un double attentat revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique, est la bête noire d’Israël et un allié du régime syrien de Bachar al-Assad.
Classé terroriste par le département d’Etat américain, ce groupe a été créé par l’Iran après l’invasion israélienne du Liban en 1982.
Il a vu le jour dans la plaine de la Bekaa, avant de devenir prédominante dans toutes les régions chiites, notamment le sud du pays et la banlieue déshéritée au sud de Beyrouth.
Le « Parti de Dieu », doté d’une très puissance branche armée, est en outre une force politique incontournable au Liban, où il fait partie d’un gouvernement d’union, paralysé par les divisions au sujet de la guerre en Syrie.
Environ deux ans après le début du conflit dans ce pays, en mars 2011, le chef charismatique du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a reconnu avoir envoyé des combattants chez son voisin pour soutenir les forces du régime contre les rebelles.
Selon des experts, entre 5 000 et 8 000 membres du Hezbollah se battent aujourd’hui en Syrie sur plusieurs fronts, contre les groupes rebelles mais aussi l’EI. Dans plusieurs batailles, ces combattants ont fait la différence alors que l’armée syrienne était à bout de force.
Rôle clé en Syrie
Cette semaine, ils ont notamment prêté main forte aux forces syriennes à briser le siège par l’EI d’une importante base aérienne militaire près de la grande ville d’Alep (nord).
Cheikh Nasrallah a affirmé récemment que son mouvement participait à une bataille « décisive » en Syrie, avec une présence « plus importante que jamais ». Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), le Hezbollah y a perdu un millier de combattants.
Créé à l’initiative des Gardiens de la Révolution iraniens, le Hezbollah a acquis sa réputation en devenant le fer de lance contre Israël au Liban-sud.
Ses opérations meurtrières contraignent en 2000 l’État hébreu à retirer ses troupes du Liban.
Ce combat, couplé à un solide réseau d’aides sociales, a rendu le parti très populaire, notamment au sein de la communauté chiite (30 % de la population) détrônant le mouvement Amal, fondé en 1976 par l’imam Moussa Sadr.
Remarquablement organisé, le Hezbollah disposent de 20 000 réservistes mobilisables, selon l’expert du Hezbollah Waddah Charara. Il dispose d’un puissant service de sécurité et de renseignements, ainsi que de son propre réseau de télécommunications.
Selon les services de renseignements occidentaux, sous le label du « Jihad islamique », le Hezbollah a été l’auteur du rapt de nombreux Occidentaux au Liban dans les années 1980.
Il est aussi accusé par la Bulgarie d’être derrière l’attentat anti-israélien perpétré le 18 juillet 2012, comme il fut soupçonné par l’Argentine d’être avec l’Iran responsable de l’attentat à la voiture piégée en juillet 1994 contre un bâtiment regroupant des organisation juives à Buenos Aires, qui a fait 84 morts et des centaines de blessés.
Parti de ‘la résistance’
Le Hezbollah, qui se présente comme un parti de « la résistance » contre Israël, n’a pas été désarmé à la fin de la guerre civile (1975-1990) contrairement aux autres milices libanaises.
Financé et armé par Téhéran, aidé par Damas qui favorise le transfert d’armes et de munitions, ce mouvement a déclenché en 2006 une guerre avec l’État hébreu, en enlevant deux soldats israéliens.
Israël a riposté par une offensive dévastatrice mais sans pouvoir neutraliser le parti, qui apparaît alors en position de vainqueur.
Cet épisode marquera son apogée. Le mouvement terroriste commence ensuite à être critiqué par une partie de la population.
En 2008, lors d’affrontements meurtriers entre ses partisans et ceux de Saad Hariri (sunnite), alors un des dirigeants de la majorité parlementaire, le Hezbollah prend pendant quelques jours le contrôle du secteur à majorité musulmane de Beyrouth.
L’acte d’accusation émis par le Tribunal spécial sur le Liban contre quatre de ses cadres impliqués dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, l’affecte également, même si ses responsables parlent de complot.
En 2013, l’UE a classé l’aile militaire du Hezbollah sur sa liste des « organisations terroristes ».
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