Le Lac de Tibériade à son plus bas niveau depuis un siècle
Avec la sécheresse qui frappe actuellement, l'eau s'est évaporée avant d'atteindre le Kinneret, ce qui a mené à des taux de salinité en hausse, a expliqué l'Autorité chargée des Eaux

Un hiver relativement sec combiné à une nette baisse du débit de l’eau au lac de Tibériade a, ces derniers mois, fait atteindre à la seule réserve d’eau douce en Israël les seuils les plus bas.
« Il y a plus d’eau qui s’est évaporée que d’eau qui n’est entrée dans le lac de Tibériade [cette année], ce qui n’était pas arrivé depuis 97 ans », a expliqué Uri Schor, porte-parole de l’Autorité israélienne de l’eau.
Déjà au mois de février, le lac de Tibériade se trouvait à son plus bas niveau depuis un siècle en raison d’une sécheresse continue. Durant l’hiver, le lac n’a reçu que 10 % de la pluie qui y tombe normalement.
Le manque de pluie s’est traduit en un problème grave pour les quatre ruisseaux qui alimentent le lac de Tibériade. Selon l’Autorité de l’eau, le débit venant du fleuve Jourdain représente actuellement 3,3 mètres-cubes par seconde au lieu de la moyenne saisonnière habituelle de 7 mètres-cubes par seconde.
L’Autorité de l’eau n’a pas pompé d’eau douce dans le lac depuis quatre ans. Plus de la moitié de l’eau consommée en Israël – que ce soit pour l’agriculture ou la consommation personnelle – provient des usines de désalinisation du pays, a indiqué Schor.
En dépit du fait qu’Israël est dorénavant en mesure de créer son eau à partir des cinq usines de désalinisation qui se trouvent le long de la côte méditerranéenne, le manque de débit dans le lac de Tibériade a des conséquences d’une longue portée. Alors que le niveau d’eau ne cesse de chuter, la salinité de l’eau douce s’élève, ce qui pose un danger pour les poissons et la vie marine.
Le manque de débit signifie également qu’Israël ne pourra tenir son engagement de permettre le flux de l’eau vers la mer Morte. En 1964, Israël a fait construire un barrage à Deganya, à la pointe sud du lac de Tibériade, et, à certains endroits, 96 % de l’eau ont été détournés de la mer Morte.
Après davantage de campagnes de sensibilisation de la part des groupes environnementaux, Israël avait permis un écoulement de 9 millions de mètres-cubes par an depuis 2013, une quantité qui devait passer à 30 millions de mètres-cubes cette année. Toutefois, avec la sécheresse de l’hiver et les niveaux d’eau continuellement en baisse, Israël pourrait être dans l’incapacité d’honorer cet accord, mettant davantage en péril la mer Morte.
Le niveau de la mer Morte chute de plus d’un mètre par an, ce qui crée des dolines le long du rivage et cause la fermeture des plages et des routes situées à proximité de l’eau.

Le lac de Tibériade couvre approximativement 160 kilomètres-carrés et se situe à 200 mètres au-dessous du niveau de la mer.
Schor a affirmé que la population croissante en Israël a mis une pression accrue sur la quantité d’eau nécessaire dans la zone.