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Le pape François sur la Shoah : ensemble, disons « jamais plus »

A la veille du 75e anniversaire de la libération d'Auschwitz, le souverain pontife a déclaré aux catholiques que la mémoire de la Shoah était "un devoir"

Le pape François fait le signe de croix lors de son audience générale hebdomadaire, sur la place Saint-Pierre, au Vatican, le 8 mai 2019. (Crédit : AP Photo/Alessandra Tarantino)
Le pape François fait le signe de croix lors de son audience générale hebdomadaire, sur la place Saint-Pierre, au Vatican, le 8 mai 2019. (Crédit : AP Photo/Alessandra Tarantino)

Le pape François a exhorté les catholiques, dimanche, à s’engager dans la prière et la réflexion sur « l’immense tragédie, cette atrocité » que fut la Shoah, dans un discours public avant la Journée internationale de commémoration de la Shoah, lundi.

Il a appelé les gens à faire le vœu dans leur cœur : « Plus jamais ça ».

Dans son discours au public sur la place Saint-Pierre, François a souligné que lundi marquait aussi le 75e anniversaire de la libération du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau.

Il a déclaré que « face à cette immense tragédie, à cette atrocité, l’indifférence est inadmissible et la mémoire est un devoir ».

« Demain, nous sommes tous invités à prendre un moment pour la prière et la réflexion, chacun disant dans son propre cœur », a-t-il ajouté : Plus jamais, plus jamais ! ».

Le pape avait lui-même prié sur le site du camp lors d’un pèlerinage en Pologne en 2016.

Le pape François s’approche de la fenêtre de son studio qui donne sur la place Saint-Pierre pour prononcer la prière de midi de l’Angélus au Vatican, le 26 janvier 2020. (Crédit : AP Photo/Gregorio Borgia)

La semaine dernière, le pape François a fait référence à plusieurs reprises à l’antisémitisme et à la Shoah, dans la perspective de la journée internationale de commémoration du 27 janvier.

La semaine dernière, lors d’une réunion avec une délégation du Centre Simon Wiesenthal, une organisation qui lutte contre la haine des Juifs, le souverain pontife a dénoncé la récente « résurgence barbare de l’antisémitisme » et déclaré que le populisme fournit un terrain fertile où « la haine se développe rapidement ».

Une grande partie de l’Europe, où les partis populistes ont gagné en popularité, a connu une hausse des incidents antisémites.

Le Pape François a déclaré qu’en encourageant l’intégration et la compréhension mutuelle, la haine peut être combattue.

Le pape François passe l’entrée principale de l’ancien camp d’extermination nazi d’Auschwitz-Birkenau, qui porte les mots ‘Arbeit macht frei’ (le travail libère), à Oswiecim, en Pologne, le 29 juillet 2016. (Crédit : Filippo Monteforte/AFP)

« Je ne me lasserai jamais de condamner fermement toute forme d’antisémitisme », a-t-il assuré.

En novembre, il avait fustigé la renaissance « inhumaine et non chrétienne » de l’antisémitisme, déplorant sa résurgence, après que le monde a cru que les « brutalités » de la Shoah étaient terminées.

Et pendant le week-end, les évêques catholiques européens ont dénoncé l’antisémitisme et la « manipulation » de la vérité à des fins politiques.

Leur déclaration, également publiée en hébreu, s’inscrit dans un contexte de montée de la négation de la Shoah et d’autres formes de blanchiment historique.

Les évêques n’ont pas relevé de cas précis de manipulation historique. Ils ont plutôt appelé à prier et à allumer des bougies « pour les personnes assassinées dans les camps de la mort de toutes les nationalités et religions ».

La voie ferrée d’où des centaines de milliers de personnes ont été dirigées vers les chambres à gaz pour être assassinées, à l’intérieur de l’ancien camp de la mort nazi d’Auschwitz Birkenau ou Auschwitz II, à Oswiecim, en Pologne, le 7 décembre 2019. (Markus Schreiber/AP)

« En cet anniversaire, nous lançons un appel au monde moderne pour la réconciliation et la paix, pour le respect du droit de chaque nation à exister et à la liberté, à l’indépendance, au maintien de sa propre culture », ont-ils déclaré. « Nous ne pouvons pas permettre que la vérité soit ignorée ou manipulée pour des besoins politiques immédiats ».

Les évêques ont décrit la puissance d’Auschwitz comme symbole de l’horreur de l’Allemagne nazie, notant que les trois derniers papes, Saint Jean Paul II, Benoît XVI et François, ont tous visité le site de l’ancien camp.

Ils ont également noté que le totalitarisme communiste – comme le nazisme – avait fait des millions de victimes.

La déclaration a été publiée par le Conseil des Conférences épiscopales européennes et la Commission des Conférences épiscopales de l’Union européenne au nom des évêques d’Europe.

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