Le PIID enquête sur le policier qui a projeté une manifestante sur une barrière
La manifestante, qui refusait de quitter Ayalon, a été blessée lors des rassemblements de lundi, suite à l'adoption de la loi du "caractère raisonnable"

Le Département des enquêtes internes de la police (PIID) a ouvert une enquête jeudi sur un grave incident au cours duquel un policier a été filmé en train de jeter une manifestante par-dessus une barrière de ciment lors des manifestations anti-gouvernement de masse de lundi à Tel Aviv.
Les manifestations, qui ont eu lieu quelques heures après l’adoption par la coalition de sa première loi de la vaste refonte judiciaire controversée entreprise par le gouvernement, ont dégénéré en affrontements entre policiers et manifestants, la police accusant les militants de violences inédites lors des précédents rassemblements, tandis que les manifestants ont déposé la même plainte contre les forces de l’ordre, alléguant de multiples épisodes de brutalité policière.
La manifestante en question, refusant de quitter l’autoroute Ayalon a été projetée avec force par un policier par-dessus la barrière, la retournant au passage. Elle dit s’être cognée la tête sur la barrière.
בלתי נתפס- שוטר תופס מפגינה *מהשיער* ומעיף אותה מעבר לחומת בטון. מה נסגר איתכם משטרת ישראל? ממלאים מכסות של פצועים לשר הפיתות? pic.twitter.com/PEI9bCNkct
— מחאת ההייטק (@democratechil) July 24, 2023
Le PIID examine plusieurs plaintes concernant le comportement violent des policiers lors des rassemblements.
Le chef de la police israélienne, Kobi Shabtaï, a déclaré dans un communiqué mardi que « ce ne sont pas des jours simples ».
La police a défendu la conduite de certains de ses agents lors des manifestations de masse contre la refonte judiciaire qui ont eu lieu dans tout le pays lundi et au début de la journée de mardi, alors que les militants se plaignaient d’une violence excessive et de brutalités policières, notamment à l’encontre d’un jeune homme de 18 ans.
« Nous nous trouvons dans l’œil du cyclone et nous sommes soumis aux critiques des deux côtés. Il y a ceux qui disent que nous sommes trop patients et accommodants, et ceux qui disent que nous agissons de manière conflictuelle. »
Pourtant de nombreuses vidéos et témoignages montrent la police déployer des canons à eau contre des manifestants qui ne bloquaient aucune route et ne se livraient à aucune activité illégale.
Lundi, à Jérusalem, devant la Knesset, la police a pulvérisé un liquide nauséabond sur des manifestants qui tentaient de bloquer l’accès au complexe parlementaire.
Un canon à eau a également été utilisé directement sur un homme qui était assis contre un mur au bord de la route, le faisant tomber en arrière. Les médecins demandent depuis longtemps à la police de cesser d’utiliser cette méthode de dispersion des foules, en invoquant les blessures causées par la puissance du jet.
תיעוד מירושלים: מכת"זית פוגעת ישירות במפגין pic.twitter.com/3iZ1WajGWW
— החדשות – N12 (@N12News) July 24, 2023
Le surintendant principal Avi Ofer, chef-adjoint de la police de Tel Aviv, a été accusé de violence excessive lors de l’arrestation d’un manifestant au cours d’un autre incident filmé.
Dans une déclaration vidéo diffusée par la police, Ofer a déclaré que le suspect tenait une fusée éclairante et l’avait utilisée pour mettre le feu à des pneus sur l’autoroute, et que les manifestants environnants « nous ont jeté des bouteilles d’eau et nous ont bousculés ».
Ofer a été transporté à l’hôpital Ichilov. Il souffrait de lésions au cartilage du poignet, selon la police. Ofer a déclaré que la blessure avait été causée lors de l’arrestation.
La police a déclaré mardi que 14 agents des forces de l’ordre ont été blessés lors d’affrontements avec des manifestants lundi et tôt mardi à Tel Aviv, et que plusieurs d’entre eux ont reçu des soins médicaux.
צילמתי בקפלן הערב. טירוף pic.twitter.com/cVVt2FW8bI
— טליה פלד קינן talya peled keinan (@talyapeledk) July 24, 2023
Selon le quotidien Israel Hayom, deux policiers ont été interrogés par le PIID sur des accusations d’usage excessif de la force lors de la répression des manifestations, l’un d’entre eux ayant notamment donné un coup de poing au visage d’un suspect qui était déjà menotté.
Le porte-parole de la police israélienne, Eli Levi, a déclaré mercredi à la station de radio 103FM que toute accusation de recours excessif à la force ne serait examinée que par le PIID.
« Nous ne tiendrons pas de Cour martiale à l’encontre d’officiers qui travaillent depuis 30 semaines en première ligne pour préserver l’ordre public. »
La police a été aussi vue en train d’empêcher le caméraman de la Treizième chaîne de filmer l’arrestation brutale d’un manifestant. On voit la police appréhender brutalement le manifestant avant qu’un groupe d’officiers ne s’approche pour cacher l’incident.
תיעוד מטורף של אלימות שוטרים: לוקחים הצידה מפגין. תופסים ברגליים. כשהוא שרוע על הרצפה וחסר אונים מתחילים להכות באגרופים. וכדי להסתיר מהמצלמות – השוטרים נעמדים בחומה שתסתיר את האלימות. הכל בשידור חי. @Meir_Marciano pic.twitter.com/p3FCRddVfa
— נריה קראוס Neria Kraus (@NeriaKraus) July 24, 2023
Des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Tel Aviv et à Jérusalem de lundi soir à mardi matin, brûlant des pneus, lançant des pétards et agitant des drapeaux nationaux. Au moins 40 personnes ont été arrêtées par la police lors de rassemblements organisés à travers le pays. Il aura fallu des heures à la police pour dégager les autoroutes de Jérusalem et de Tel Aviv, alors que les militants manifestaient à la suite de l’adoption du premier texte de loi issu de la vaste refonte judiciaire controversée entreprise par le gouvernement.