Le rabbin d’Alon Shvut annonce un référendum sur sa réélection
L'annonce de Zeev Weitman fait suite à des critiques sur le processus de nomination des rabbins municipaux, qui, une fois élus, n'ont pas à se soumettre à un nouveau vote
Le rabbin de l’implantation d’Alon Shvut, en Cisjordanie, Zeev Weitman, a annoncé au début du mois qu’il se présentait comme candidat à sa réélection, alors qu’il est en droit de conserver son poste sans passer par un nouveau vote.
La déclaration inhabituelle de Weitman coïncide avec un débat gouvernemental sur un projet de loi visant à réglementer la fonction de rabbin municipal, un poste salarié qui, selon les critiques, est devenu une source fréquente de corruption.
Le processus actuel de nomination des rabbins municipaux prévoit l’intervention d’une commission électorale. Cette commission est composée, pour moitié des délégués issus des conseils municipaux. L’autre moitié est composée à parts égales de représentants locaux désignés par le ministre des Affaires religieuses et de représentants des synagogues locales. Ce processus est devenu une véritable plateforme de pressions partisanes et de marchandages qui, selon l’Institut israélien de la démocratie (IDI) et d’autres détracteurs du système, compromettent les principes démocratiques.
Une fois élu, un rabbin municipal n’est pas tenu de se faire réélire et nombre d’entre eux restent en poste pendant des décennies, jusqu’à leur départ à la retraite.
Selon les critiques, cette situation a gravement érodé la notion de responsabilité et a conduit à la négligence et à l’apathie face aux critiques chez certains rabbins municipaux et employés de leurs bureaux. Les défenseurs du système actuel affirment qu’il permet aux rabbins de ne pas se plier aux exigences de leurs communautés, ce qui les rend plus efficaces.
Dans l’annonce de sa candidature à sa réélection, Weitman a écrit qu’un « rabbin n’est pas censé être un clou sans tête que l’on ne peut jamais retirer et remplacer par quelqu’un que sa communauté estime meilleur et plus digne que lui – ou du moins mieux adapté au travail », a rapporté le site d’information religieuses Kipa.
Weitman est le rabbin municipal d’Alon Shvut depuis 2017. Il est également le grand rabbin de la société laitière Tnuva.
Les résidents qui votent à Alon Shvut, une implantation dont la population s’élève à environ 3 000 personnes, peuvent participer à un référendum pour savoir si Weitman peut être reconduit à son poste, lorsqu’ils voteront lors des élections locales du 31 octobre, a écrit Weitman. Si une majorité souhaite son départ, il démissionnera et laissera la place à un successeur, a-t-il précisé.
Israël compte environ 300 rabbins municipaux salariés, y compris des rabbins de ville et de quartier, selon l’Institut israélien de la démocratie (IDI). Une nouvelle législation promue à la Knesset pourrait voir ce chiffre tripler, selon l’IDI.