Le tunnel sous al-Shifa utilisé par le Hamas pour se cacher et stocker des armes – NYT
Citant des infos classifiées, le New York Times affirme que le tunnel sous le principal hôpital de Gaza City était, entre autres, deux fois plus long que ce que Tsahal avait indiqué
Le New York Times a rapporté mardi qu’un tunnel situé sous le complexe hospitalier al-Shifa, dans la ville de Gaza, a été amplement utilisé par le groupe terroriste palestinien du Hamas pour des opérations armées et qu’il était presque deux fois plus long que ce qu’avait révélé l’armée israélienne.
Selon l’article, qui s’appuie sur des documents classifiés des agences de renseignement israéliennes que le New York Times a consultés et sur des informations rendues publiques par Tsahal, le Hamas « a utilisé l’hôpital comme couverture, a stocké des armes à l’intérieur et a aménagé un tunnel renforcé sous le complexe qui était alimenté en eau, en électricité et en air conditionné ».
L’enquête a révélé que le tunnel faisait au moins 213 kilomètres de long, soit le double de la longueur révélée publiquement par l’armée israélienne. Il s’étendait bien au-delà de l’hôpital, qui est le principal complexe hospitalier de Gaza City, et était probablement relié au vaste réseau de tunnels utilisé par le Hamas dans la ville. Il comprenait « des bunkers souterrains, des logements et une pièce semblant être câblée pour les ordinateurs et autres équipements de communication ».
Dans le cadre de la guerre contre le Hamas, Israël a présenté des preuves confirmant des allégations de longue date selon lesquelles le groupe terroriste palestinien utilisait al-Shifa comme centre opérationnel et de commandement majeur et que l’hôpital se trouvait au dessus de tunnels abritant des quartiers généraux pour les terroristes du Hamas qui utilisaient les patients comme boucliers humains. Les États-Unis ont déjà corroboré les preuves présentées par Israël.
Tsahal a découvert le tunnel sous le centre hospitalier en suivant les conduits qui partaient des unités de climatisation installées sur le toit et reliées à l’alimentation électrique de l’hôpital, indique l’article. Les troupes ont également découvert que l’alimentation en eau de l’hôpital était reliée au tunnel.
Les images obtenues par le New York Times montrent que l’armée israélienne a trouvé des bunkers souterrains et des logements dans l’espace souterrain. Dans une partie du tunnel située à l’extérieur du complexe hospitalier, les soldats ont trouvé une pièce qui semblait disposer de l’infrastructure nécessaire à l’installation d’ordinateurs et d’équipements de communication. Cette partie du tunnel n’a pas été montrée dans la vidéo rendue publique par Tsahal, précise l’article.
Les troupes israéliennes sont entrées dans l’hôpital le 5 novembre, faisant du centre hospitalier l’un des principaux axes de l’opération israélienne contre le Hamas à Gaza, déclenchée le 7 octobre lorsque quelque 3 000 terroristes ont pris d’assaut le sud d’Israël par la frontière de Gaza pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, dont le plus jeune a un an.
En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire menée contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
130 des otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie – après la libération de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.
Avant le raid, Israël a affirmé qu’une importante structure de commandement et de contrôle du Hamas se trouvait sous l’hôpital. Il a également publié des images provenant des caméras de sécurité de l’hôpital montrant que des otages y avaient été amenés le jour du massacre. Mais les critiques disent que les preuves jusqu’à présent ne confirment pas cette affirmation, selon l’article.
L’armée a déclaré qu’elle n’avait pas été en mesure d’explorer complètement le complexe de tunnels piégés sous l’hôpital avant de le détruire. Des responsables israéliens et qataris, qui ont demandé à ne pas être nommés, ont déclaré au New York Times qu’il y avait une contrainte de temps due à l’approche d’une trêve d’une semaine négociée pour la fin du mois de novembre. Le tunnel a été détruit avant que Tsahal ne quitte l’hôpital le 24 novembre.
Bien que les responsables du Hamas et de la bande de Gaza aient affirmé qu’Israël avait dissimulé des preuves, ils n’ont pas directement réfuté les affirmations israéliennes, note l’article. Les responsables américains, citant leurs propres évaluations des services de renseignement, ont soutenu la version israélienne. Les agences de renseignement américaines ont obtenu des informations selon lesquelles les terroristes du Hamas avaient en grande partie évacué le complexe quelques jours avant l’opération israélienne et avaient détruit des documents et des appareils électroniques lors de leur départ, selon un responsable américain qui s’est exprimé le mois dernier.
Outre al-Shifa, Israël accuse le Hamas d’utiliser d’autres hôpitaux de la bande de Gaza à des fins terroristes.
Le New York Times précise également que ce qu’Israël avait qualifié « d’entrée de tunnel à l’hôpital Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani pour la rééducation et les prothèses » était en réalité une zone de stockage d’eau construite en 2016 et cite en outre des plans d’ingénierie ainsi que des images de l’hôpital en cours de construction.
Selon le quotidien, l’hôpital al-Shifa a toujours été utilisé par les terroristes du Hamas. En 2008, lors d’un conflit de trois semaines avec Israël, un journaliste du New York Times avait vu des terroristes du Hamas en civil à l’intérieur de l’hôpital. En 2014, lors d’un autre conflit avec Israël, des terroristes du Hamas avaient tenu des conférences de presse à l’hôpital et l’avaient utilisé comme lieu de rencontre avec des journalistes, car il était considéré comme un endroit à l’abri des assauts.
Après la fin du conflit de 2014, Amnesty International avait rapporté que le Hamas avait utilisé certaines zones abandonnées d’al-Shifa, « et notamment la zone du dispensaire externe, pour détenir, interroger, torturer et maltraiter des suspects, alors même que d’autres parties de l’hôpital continuaient à fonctionner comme un centre hospitalier ».
Deux médecins norvégiens s’auto-proclamant pro-palestiniens qui avaient travaillé dans l’hôpital pendant le conflit ont réfuté ces affirmations et avaient déclaré qu’à l’époque, il n’y avait aucun terroriste du Hamas dans l’hôpital.