Le versement des allocations devrait être conditionné à l’accomplissement du service militaire – élu Likud
Moshe Saada a déclaré, lors d'une réunion à la Knesset, que la méthode des quotas ne peut pas fonctionner parce qu'elle crée des différences

Moshe Saada, député du Likud, a rejeté mardi le débat sur la question de savoir si les objectifs annuels d’enrôlement ou les quotas de conscription sont plus efficaces pour mobiliser les ultra-orthodoxes, déclarant qu’aucune des deux approches ne fonctionnera.
« Si vous venez à la yeshiva et que vous dites ‘nous vous recrutons’, je vous demanderai ‘pourquoi moi et pas lui’ », a-t-il déclaré.
S’adressant à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset lors d’un débat sur le projet de loi relatif à l’enrôlement des Haredim, Saada a affirmé que la seule solution consiste à conditionner les avantages accordés par le gouvernement à l’accomplissement du service militaire.
« La solution la plus simple est la suivante : ‘Si vous ne servez pas, vous ne recevez rien’, et cela vaut pour tout le monde », a-t-il dit, estimant que cette règle devrait également s’appliquer à la population arabe d’Israël, qui est exemptée de service militaire.
Dans un arrêt historique rendu à l’unanimité en juin 2024, la Haute Cour de justice a déclaré que le gouvernement devait enrôler les ultra-orthodoxes étudiant en yeshiva dans l’armée, puisqu’il n’existait plus de cadre juridique permettant de poursuivre la pratique vieille de plusieurs décennies consistant à leur accorder des exemptions générales du service militaire.
Depuis lors, des milliers d’ordres ont été émis, mais peu de Haredim se sont enrôlés, l’écrasante majorité de ceux qui remplissent les conditions pour faire leur service militaire étant toujours réfractaires à rejoindre les rangs de l’armée.
Les dirigeants ultra-orthodoxes ont qualifié les efforts visant à enrôler des membres de leur communauté d’attaque contre la religion et ont affirmé que même ceux qui ne se consacrent pas à l’étude de la Torah à plein temps ne devraient pas s’enrôler.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dont la majorité au pouvoir dépend du soutien des partis ultra-orthodoxes Yahadout HaTorah et Shas, a cherché à répondre à leur demande d’un projet de loi qui maintienne leur large exemption du service militaire ou d’autres services nationaux.
Un projet de loi traitant de la question de l’enrôlement est actuellement bloqué à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, dont le président, le député Yuli Edelstein (Likud), a déclaré que les besoins de Tsahal devaient passer en premier et que le groupe ne ferait avancer le projet de loi que si les députés parvenaient à un « large consensus » sur la question.
Le 14 janvier dernier, le ministre de la Défense Israel Katz a déclaré aux parlementaires que le nombre de Haredim enrôlés dans l’armée devrait être augmenté progressivement d’année en année jusqu’à ce qu’il atteigne 50 % de la liste annuelle des recrues ultra-orthodoxes éligibles en 2032.
Une plus large portion de la société israélienne soutient l’enrôlement obligatoire des étudiants de yeshiva dans l’armée, à la faveur de la guerre. C’est le cas notamment de la communauté sioniste religieuse qui appelle, de plus en plus, les ultra-orthodoxes à « partager le fardeau » du service militaire au même titre que les autres citoyens.