Paris: Les attaques du Hamas en Israël « s’apparentent » à des crimes contre l’humanité
"Les mots manquent pour décrire l'abomination qui a accompagné ces attaques terroristes, avec des massacres, des personnes poursuivies chez elles, les exécutions, des atteintes à la dignité humaine, à des dépouilles mortelles"

La ministre française des Affaires étrangères a estimé mercredi que les attaques commises par le Hamas en Israël s’apparentaient à des crimes contre l’humanité.
Interrogée sur la radio France Info sur le fait que ces attaques relevaient de crimes contre l’humanité, Catherine Colonna a répondu : « la qualification juridique de ces crimes sera donnée le moment venu, mais on peut considérer que cela s’apparente à de tels crimes ».
« Les mots manquent pour décrire l’abomination qui a accompagné ces attaques terroristes, avec des massacres, des personnes poursuivies chez elles, les exécutions, des atteintes à la dignité humaine, à des dépouilles mortelles », a souligné la ministre.
« Il faut dénoncer ces atrocités, le comportement inhumain de ceux qui ont pu commettre de telles atrocités », a-t-elle ajouté, estimant que « le Hamas appliquait ce qui est sa vision des choses et ce que sa charte appelle de ses vœux, c’est-à-dire, la destruction d’Israël ».
« Voilà pourquoi nous appelons les États de la région, la communauté internationale, à condamner la barbarie qui ont accompagné ces actes terroristes ».
La France a multiplié les contacts avec les pays de la région car « la priorité de notre diplomatie est d’éviter l’embrasement de la région », a relevé Catherine Colonna. « Il y a des risques, ne nous cachons pas », a-t-elle fait valoir, notant les actions « préoccupantes » depuis le territoire du Liban.
Interrogée sur le fait de mettre en place un couloir humanitaire pour la population palestinienne, elle l’a jugé « possible et souhaitable, pour que les femmes et les enfants puissent quitter la bande de Gaza s’ils le souhaitent ».

« Il ne faut pas confondre la population avec le Hamas », a-t-elle insisté.
La cheffe de la diplomatie française est par ailleurs revenue sur le bilan humain pour les ressortissants français, très nombreux en Israël. Il était mercredi soir de 11 morts.
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« Malheureusement, au fur et à mesure que les autorités israéliennes procèdent aux identifications », le bilan s’alourdit, a-t-elle déclaré. La Première ministre Elisabeth Borne avait fait état plus tôt de 10 Français tués.
Dix-huit autres ressortissants français sont portés disparus, dont certains otages du Hamas, a-t-elle ajouté, précisant que la France n’avait pas de moyens de pression sur le groupe terroriste palestinien au pouvoir à Gaza.
« Ce sont les autorités israéliennes qui sont aujourd’hui à l’œuvre. Nous sommes tout à fait confiants dans (leur) capacité (à) nous aider du mieux possible, à faire que les personnes de nationalité française puissent être retrouvées, libérées », a-t-elle ajouté.
« Qu’Israël ait besoin de se défendre, personne ne peut lui dénier ce droit », a-t-elle par ailleurs déclaré, tout en soulignant que « dans l’exercice de ce droit, Israël doit respecter le droit international ».
A Gaza, il y a « quelques dizaines » d’humanitaires Français et aucun d’entre eux n’a demandé « pour le moment » à quitter le territoire, a-t-elle enfin assuré.