Avec une hausse continue des cas, Israël s’achemine vers un confinement
Le centre d'information du gouvernement donne un nombre de décès inférieur à celui du ministère de la Santé, avec 368 décès depuis le début de la pandémie et 21 000 cas actifs
Une agence israélienne a rapporté mardi matin que 1 688 infections au coronavirus avaient été diagnostiquées un jour plus tôt, le nombre le plus élevé jamais vu sur une période de 24 heures.
Les chiffres du Coronavirus National Information and Knowledge Center, couvrant la période de lundi à minuit, montrent un total de 179 cas graves, et 364 décès au total.
Les statistiques semblent contredire une mise à jour du ministère de la Santé datant de 22h30 lundi soir, qui a recensé 365 morts et 183 cas graves.
Le ministère de la Santé a annoncé mardi matin qu’il y avait eu 1 681 cas lundi et que le nombre de décès s’élevait à 368.
Les divergences n’ont pas pu être expliquées immédiatement.
Les chiffres publiés par le ministère de la santé mardi matin montrent que 42 235 cas ont été confirmés dans le pays depuis le début de la pandémie à 10h30 mardi, dont 21 393 cas actifs. Cinquante-cinq patients étaient sous respirateur sur un total de 177 patients répertoriés comme étant dans un état grave.
La semaine dernière, le ministre de la Santé, Yuli Edelstein, a averti que le gouvernement pourrait réimposer un confinement total si le nombre d’infections virales quotidiennes atteignait 2 000. La question nécessiterait un vote ministériel, puis l’approbation de la Knesset.
Les nouveaux chiffres de lundi représentent le nombre de cas confirmés le plus élevé jamais enregistré sur une période de 24 heures, car la propagation du virus semble continuer à s’accélérer alors même que les responsables politiques ont décidé de lever les restrictions visant à empêcher les rassemblements et à réduire le taux de morbidité.
Le nombre de cas graves a également commencé à augmenter, passant à un total de 151 cas signalés par le ministère de la Santé dimanche soir.
Le nombre de patients dans un état grave a suscité une inquiétude croissante de la part des autorités, qui craignent que le système de santé ne soit débordé.
Il y a eu 26 233 tests de coronavirus effectués lundi, selon le centre d’information, avec un taux de 6,5 % de tests positifs, un pourcentage qui n’a cessé d’augmenter au cours des dernières semaines.
Le rapport a désigné Jérusalem, Beitar Illit, Lod, Ramle, Kiryat Malachi et Beit Shemesh comme des points chauds du virus, mais n’a pas précisé si des quartiers spécifiques connaissaient des épidémies.
Avec des chiffres qui continuent d’augmenter, les responsables gouvernementaux ont conclu qu’il n’y avait pas moyen d’échapper à un nouveau bouclage dans tout le pays, la Treizième chaîne citant un haut responsable non nommé du ministère de la Santé qui a déclaré qu’Israël était « à un doigt d’un confinement total ».
Un fonctionnaire a déclaré au quotidien Israel Hayom que les décideurs politiques prévoyaient également que les fêtes juives de septembre, qui sont très importantes, entraîneraient probablement un couvre-feu similaire à celui imposé pour la fête de Pessah.
Lundi, une commission de la Knesset a décidé d’annuler la décision du gouvernement de fermer les clubs de gym et les piscines, suscitant la colère et les avertissements de certains responsables.
Ces dernières semaines ont vu l’annulation de nombreux progrès réalisés précédemment dans la lutte contre le coronavirus. Le pays avait été mis en quarantaine pendant plusieurs semaines au début de l’épidémie à la mi-mars, mais il a levé la plupart de ses restrictions en mai pour rouvrir l’économie.
Pour contenir l’augmentation des nouveaux cas, le gouvernement a réimposé certaines restrictions sur les rassemblements et d’autres sur l’activité économique. Vendredi, un certain nombre de mesures d’interdiction sont entrées en vigueur dans les quartiers de cinq villes durement touchées par l’épidémie de coronavirus.
Cependant, le gouvernement a jusqu’à présent évité de réimposer les mêmes mesures de grande envergure qui ont paralysé la plus grande partie de l’économie et forcé la plupart des Israéliens à rester chez eux pendant la première vague du virus, craignant des dommages irréversibles à l’économie en train de redémarrer.
Face à l’augmentation du nombre de cas, une équipe d’experts de l’Université hébraïque a présenté dimanche matin au gouvernement une sombre prédiction selon laquelle 100 Israéliens de plus mourront du coronavirus d’ici la fin juillet. Ils ont donc recommandé la réimposition de restrictions strictes à partir de la semaine prochaine, y compris un bouclage national, si le taux de nouvelles infections ne ralentit pas d’ici là.