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Les Druzes enregistrent le taux le plus élevé d’obtention du baccalauréat

Ces données ont été publiées au lendemain de l’annonce de Netanyahu de financer intégralement les écoles ultra-orthodoxes qu'elles enseignent ou non les matières profanes

Illustration : De jeunes étudiants bédouins à la bibliothèque de leur lycée dans la ville bédouine de Rahat, dans le sud d'Israël, le 16 février 2014. (Crédit : Hadas Parush/Flash 90)
Illustration : De jeunes étudiants bédouins à la bibliothèque de leur lycée dans la ville bédouine de Rahat, dans le sud d'Israël, le 16 février 2014. (Crédit : Hadas Parush/Flash 90)

Les écoles des communautés druzes d’Israël ont enregistré le taux le plus élevé d’obtention du diplôme de fin d’études secondaires – ou baccalauréat – connu en Israël sous le nom de teoudat bagrout, selon les données publiées mardi par le ministère de l’Éducation.

En Israël, les lycéens sont tenus de passer avec succès un certain nombre d’examens (avec un score minimum de 56 %) avant de recevoir leur diplôme, qui constitue un facteur important dans les candidatures aux unités militaires d’élite et aux institutions académiques.

Les données publiées mardi ont comparé l’admissibilité des étudiants dans les écoles de différentes villes et autorités locales ou régionales pour l’année scolaire 2020-2021. Parmi les autres paramètres pris en compte, citons le nombre d’élèves choisissant une spécialisation en mathématiques ou en anglais, le fait que les écoles proposent des programmes parascolaires liés à la technologie et le taux d’abandon scolaire.

Les écoles druzes semblent dominer la liste, puisque quatre villes druzes figurent parmi les six premières au niveau national.

Les villes druzes de Buqata, sur le plateau du Golan, et de Pekiin, en Haute-Galilée, sont arrivées en tête avec 100 % de leurs élèves ayant obtenu leur baccalauréat.

Vient ensuite l’implantation d’Elkana en Cisjordanie avec 99,3 %, suivie de la ville druze de Beit Jann, située sur le mont Meron dans le nord d’Israël, et de la ville arabo-musulmane de Kaukab Abu al-Hija en Basse-Galilée, toutes deux avec 99 %.

Illustration : Un jeune écolier bédouine marchant près du mur de construction de son lycée où il est inscrit « J’ai un rêve et je le réaliserai parce que mon école croit en moi », dans un lycée de la ville bédouine de Rahat dans le sud d’Israël, le 16 février 2014. (Crédit : Hadas Parush/Flash 90)

La sixième place de la liste est occupée par Hurfeish, une ville druze du district nord (98,4 %), suivie de la ville majoritairement juive de Kiryat Ekron (98,3 %) et de la ville de Givatayim dans le Gush Dan (98,1 %). La ville de Givat Shmuel arrive en neuvième position (97,4 %) et le conseil régional de Shafir, dans le sud d’Israël, est dixième sur la liste (97 %).

Parmi les écoles qui ont obtenu de bons résultats au niveau national, citons le Darca Druze High School for Science and Leadership à Yarka, qui a enregistré le plus grand pourcentage d’élèves ayant choisi d’approfondir leurs études en mathématiques et en anglais. L’école est également arrivée en deuxième position pour la moyenne générale la plus élevée aux examens d’entrée, après le lycée religieux Pelech pour filles, à Jérusalem.

La communauté druze d’Israël compte plus de 140 000 personnes, dont la majorité s’identifie comme ethniquement arabe et réside dans les régions du nord du pays. Les Druzes d’Israël sont connus pour leur loyauté envers l’État. La plupart des Druzes qui y sont éligibles servent dans l’armée israélienne.

Des Israéliens de la communauté druze participant à une manifestation contre la loi de l’Etat-nation d’Israël à Tel Aviv, le samedi 4 août 2018. (Crédit : AP Photo/Sebastian Scheiner)

À l’inverse, les villes et les autorités locales haredi semblent obtenir le taux le plus faible.

Seuls 4,4 % des lycéens de la ville haredi de Modiin Illit ont obtenu leur baccalauréat. Dans la ville haredi de Bnei Brak, qui compte plus de 200 000 habitants, le taux était de 9,5 %.

D’autres villes haredi notables apparaissent en bas de la liste, notamment Elad, dans le centre d’Israël (42,6 %) et la ville de Beit Shemesh, de plus en plus religieuse, près de Jérusalem (46,8 %).

Le dénominateur commun de la plupart de ces établissements d’enseignement est qu’ils n’enseignent généralement pas le « tronc commun », qui comprend des matières comme les mathématiques, l’anglais et les sciences, mais se concentrent plutôt sur les études religieuses.

Cette tendance se vérifie également dans de nombreuses écoles des communautés bédouines du sud d’Israël. Plusieurs écoles bédouines ont recensé de forts taux d’abandon scolaire, la ville bédouine de Kuseife et le conseil régional bédouin de Neve Midbar affichant respectivement des taux d’abandon de 4,1 et 3,9 %, soit trois fois plus que la moyenne nationale.

Un rapport publié l’année dernière par le contrôleur d’État Matanyahu Englman soulignait un manque accablant d’infrastructures et de services qui affecte la qualité de l’éducation dans les communautés bédouines. « La population bédouine du Neguev est la plus pauvre d’Israël et souffre d’un manque d’infrastructures et d’une éducation de qualité », accusait le rapport.

La députée Sharren Haskel, responsable du comité de l’éducation de la Knesset, visitant une école dans la ville bédouine de Kuseife, le 17 février 2022. (Crédit : Flash90)

Les données ont été publiées un jour après que le leader de l’opposition Benjamin Netanyahu a accepté de financer les écoles ultra-orthodoxes en Israël, qu’elles répondent ou non aux normes de l’État et qu’elles enseignent ou non un tronc commun de matières profanes, s’il revenait au pouvoir après les élections législatives de novembre.

Cette promesse de campagne a été perçue comme une tentative de Netanyahu de cimenter deux factions politiques ultra-orthodoxes qui pourraient être la clé de son avenir politique. Sa promesse a permis de sceller un accord entre les partis Degel HaTorah et Agudat Yisrael pour reconstituer l’alliance politique Yahadout HaTorah, mettant fin à un désaccord qui aurait pu empêcher l’une des factions d’entrer à la Knesset.

Dans une interview accordée à la radio de l’armée mardi, la ministre de l’Éducation, Yifat Shasha-Biton, a reproché à Netanyahu de « promouvoir une vie de pauvreté pour les enfants haredim dans l’État d’Israël » et a souligné son engagement à « fournir les outils et les compétences dont chaque enfant en Israël aura besoin dans sa vie d’adulte, et cela inclut les enfants haredim ».

Selon la loi en vigueur, les écoles doivent dispenser les matières du programme de base afin de recevoir un financement complet de l’État, une mesure incitative visant à garantir que les enfants des systèmes scolaires haredim obtiennent leur baccalauréat avec les compétences nécessaires à la vie, telles que la capacité de lire, d’écrire et de calculer.

Illustration : De jeunes élèves dans une classe lors de la rentrée scolaire dans un établissement ultra-orthodoxe pour garçons, à Beit Shemesh, le 28 août 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministère de l’Éducation a également annoncé un changement dans les examens du baccalauréat du pays, sous l’impulsion de Shasha-Biton, qui est entré en vigueur cette année scolaire.

Selon le nouveau plan, annoncé pour la première fois en février, le nombre d’examens obligatoires a été considérablement réduit, passant de 12-14 à 4-5. Les élèves devront passer des examens dans quatre matières principales – mathématiques, anglais, langue et une autre matière au choix. Les étudiants pourront volontairement choisir d’être interrogés sur une cinquième matière au choix.

D’autres cours tels que la littérature, l’histoire, la Torah et l’éducation civique, qui faisaient auparavant partie des examens finaux conçus et rédigés par le ministère de l’Éducation, auront lieu et seront notés en interne par chaque lycée.

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