Les États-Unis et Israël créent un comité de coopération technologique
Le comité sera dirigé par les conseils de sécurité nationale respectifs et comprendra des représentants de diverses agences des deux pays
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Israël et les États-Unis ont annoncé mercredi la création d’un comité bilatéral pour promouvoir la coopération technologique, quelques heures avant que le président américain Joe Biden n’atterrisse en Israël pour son premier voyage au Moyen-Orient en tant que président.
Le Strategic High-Level Dialogue on Technology aura pour mission de proposer des solutions aux défis mondiaux tels que la préparation aux pandémies, le changement climatique, l’application de l’intelligence artificielle et la garantie d’écosystèmes technologiques fiables, selon un communiqué conjoint publié par la Maison Blanche.
Le comité sera dirigé par les conseils de sécurité nationale respectifs et comprendra des représentants de diverses agences des deux pays. Le comité bilatéral se réunira chaque année, alternativement aux États-Unis et en Israël. La première session aura lieu en Israël cet automne.
Les deux pays ont déjà signé plusieurs accords bilatéraux dans le domaine de la technologie, mais cette dernière annonce intervient alors que la pression américaine sur Israël s’accroît pour que ce dernier limite sa coopération technologique avec la Chine.
Sur fond de guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui a connu des hauts et des bas ces dernières années sous les administrations Trump et Biden, la Chine a manifesté son intérêt pour les innovations israéliennes, notamment dans les domaines de la technologie médicale, de la robotique, de la technologie alimentaire et de l’intelligence artificielle.
Les principales préoccupations de Washington concernent les technologies à double usage potentiel – celles qui ont des applications civiles et militaires. Parallèlement, Israël a mis en place des réglementations visant à empêcher la vente de technologies militaires sensibles à la Chine (et à d’autres pays), à la suite d’un accord conclu dans les années 1990, en vertu duquel Israël a dû renoncer à la vente de systèmes radar aéroportés avancés à la Chine suite à la vive opposition des États-Unis.
La déclaration conjointe de Joe Biden et du Premier ministre Yair Lapid sur la collaboration indique : « Nous nous engageons à stimuler nos écosystèmes d’innovation mutuels, à approfondir les engagements bilatéraux, à faire progresser et à protéger les technologies critiques et émergentes (CETs) conformément à nos intérêts nationaux, aux principes démocratiques et aux droits de l’homme, et à relever les défis géostratégiques. »

Il est intéressant de noter l’accent mis sur les droits de l’homme, étant donné la décision de l’administration Biden de mettre sur liste noire la société israélienne de logiciels espions NSO Group l’année dernière, en raison de la vente présumée de ses technologies à des régimes autoritaires qui les utilisaient pour cibler des activistes, des dissidents politiques et des journalistes.
Israël aurait depuis cherché à faire pression sur l’administration Biden pour qu’elle retire cette désignation, en vain.
Dans leur déclaration, Lapid et Biden ont également affirmé leur « engagement à étendre notre coopération à d’autres domaines et à lancer un programme d’échange dans le domaine des sciences de l’information quantique ».
Le dialogue stratégique est une partie de la « Déclaration de Jérusalem sur le partenariat stratégique USA-Israël » que les deux parties annonceront jeudi après la rencontre entre Lapid et Biden, a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Il s’agit d’une plateforme de coopération pour les années à venir », a déclaré un haut fonctionnaire israélien qui a informé les journalistes mardi, ajoutant qu’il s’agit d’une « affirmation claire de l’importance et du caractère indispensable des relations entre Israël et les États-Unis. »
Le document aborde le programme nucléaire iranien, engageant les deux pays à « utiliser tous les éléments de la puissance nationale » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Il souligne également l’engagement inébranlable des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël et de son avantage militaire qualitatif.
Ce point a également soulevé des questions de la part des journalistes concernant la nécessité d’une autre déclaration soulignant les liens étroits entre les deux pays, mais le haut fonctionnaire israélien a insisté sur le fait que le communiqué porterait les liens à un niveau supérieur.
Lazar Berman a contribué à cet article.