Les Haredim sommés de « se réveiller », les cas à Bnei Brak, Jérusalem, s’envolent
Les données du ministère de la Santé montrent que les villes, qui abritent d'importantes communautés ultra-orthodoxes, comptent le plus grand nombre de cas de Covid-19
La communauté ultra-orthodoxe en Israël connaît des taux de contamination élevés et une forte augmentation des cas de Covid-19 ces derniers jours, selon les dirigeants locaux, les données du ministère de la Santé et les informations des médias en hébreu.
Les rapports du ministère de la Santé ont montré que les deux villes comptant le plus grand nombre d’infections sont actuellement Jérusalem (352) et Bnei Brak, en grande partie ultra-orthodoxe (267), suivi de Tel-Aviv (211).
Selon un article publié dans Haaretz, une partie importante des cas recensés à Jérusalem sont également issus de la communauté haredi.
Les responsables ont attribué les taux élevés de contamination dans la région au manque de respect des directives du ministère de la Santé (de nombreuses informations ont fait état de grands rassemblements dans ces communautés pour des mariages, des services de prière et d’autres événements malgré les restrictions annoncées), à la promiscuité de nombreuses communautés ultra-orthodoxes et au manque d’accès de beaucoup aux médias et aux moyens de communication.
À plusieurs reprises, des affrontements ont été signalés entre les membres des communautés et les forces de police qui tentent d’appliquer les ordres de confinement et de distanciation sociale.
Des scènes similaires ont été observées aux États-Unis.
Le maire de Bnei Brak, Avraham Rubinstein, lui-même actuellement en quarantaine par crainte d’être exposé, a exhorté vendredi les habitants à « se réveiller ! ». Il a déclaré que la ville connaissait le taux d’infection le plus élevé du pays, avec « des prévisions bien plus effrayantes ».
L’édile a appelé la population à « arrêter avec les minyan [quorum de 10 adultes juifs requis pour la prière] de petit prétentieux de plus de 10, gardez vos distances et mettez fin aux grands rassemblements et à la congestion des supermarchés. Restez chez vous et faites attention, c’est dangereux ».
En début de semaine, un organisme gouvernemental a signalé que les synagogues étaient les principaux foyers de contagion en Israël, les contaminations qui s’y produisent représentant près d’un quart des cas connus qui ne sont pas venus de l’étranger ou qui ont été contractés dans le pays.
Selon Haaretz, les données internes du ministère de la Santé ont montré que le taux d’infection à Bnei Brak était plusieurs fois supérieur à la moyenne du pays, le nombre de cas étant multiplié par huit tous les trois jours (contre une moyenne nationale de multiplication par deux). À Jérusalem, le nombre de cas a quadruplé au cours de la même période.
Plusieurs dirigeants locaux des communautés ultra-orthodoxes se sont plaints au quotidien que très peu d’informations sanitaires parvenaient à leur population par rapport à la population générale. Haaretz a noté qu’environ la moitié de la population haredi ne dispose que de téléphones portables casher limités, qui ne permettent pas de recevoir les avis de quarantaine du ministère de la Santé.
« Tout ici se fait par bouche à oreille », a expliqué un fonctionnaire de l’implantation ultra-orthodoxe de Modiin Illit à Haaretz. « Quelqu’un apprend que le voisin a été infecté, puis l’information circule. Il n’y a ni contrôle ni surveillance ».