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Les « plongeurs Kishon » – finalement – reconnus ex-combattants handicapés de Tsahal

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a qualifié cette décision de « justice historique »

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Vue de la rivière Kishon qui a débordé suite à de fortes pluies près de la jonction d'Emek dans le nord d'Israël, le 9 janvier 2020. (Crédit : Anat Hermony/Flash90)
Vue de la rivière Kishon qui a débordé suite à de fortes pluies près de la jonction d'Emek dans le nord d'Israël, le 9 janvier 2020. (Crédit : Anat Hermony/Flash90)

Le ministère de la Défense attribuera la désignation « d’anciens combattants handicapés de Tsahal », à tous les anciens combattants de la marine israélienne qui ont été forcés de nager dans la rivière Kishon, fortement polluée, dans le nord d’Israël pendant leur service et qui ont depuis contracté une maladie. Ils auront maintenant accès, après des années de refus, à des avantages et services supplémentaires.

Jusqu’à présent, ces soldats n’ont pas reçu cette désignation en tant que groupe, car les enquêtes n’ont pas été en mesure de prouver définitivement un lien entre leurs maladies et leur passage dans la rivière polluée, bien que certains d’entre eux aient été reconnus comme des anciens combattants handicapés de Tsahal, en particulier ceux qui ont développé leurs maladies alors qu’ils étaient encore dans l’armée.

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a qualifié de « justice historique » la décision de reconnaître tous les « plongeurs Kishon » en tant qu’anciens combattants handicapés de Tsahal.

« L’objectif était d’envoyer un message clair aux soldats de Tsahal : nous sommes les responsables qui vous envoyons au combat. Nous voulons vous ramener à la maison en toute sécurité et nous assisterons ceux qui sont blessés. C’est notre responsabilité et il n’y a pas de date d’expiration », a déclaré Gantz aux journalistes.

Le ministre de la Défense Benny Gantz dirige une réunion de faction de son parti Kakhol lavan à la Knesset, le 6 décembre 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

La rivière Kishon, dans le nord d’Israël, a été utilisée pendant des années comme dépotoir pour les déchets dangereux par les sociétés pétrochimiques opérant à partir de la ville portuaire de Haïfa, transformant le ruisseau en l’un des plus pollués du pays.

Il a été constaté que la rivière contenait des niveaux élevés de produits chimiques particulièrement toxiques, comme le mercure et l’arsenic, tuant de nombreux poissons et autre faune qui y vivaient auparavant. Il était également connu pour prendre feu de temps à autre.

Malgré cela, la rivière a été utilisée comme zone d’entraînement pour l’unité d’élite Shayetet 13 de la marine israélienne et son unité de plongée jusqu’au début des années 1990, avec des soldats y nageant et y plongeant régulièrement. Au total, plus de 10 000 soldats ont été exposés aux eaux polluées de la rivière au fil des ans, a constaté l’armée en 2000.

Cette année-là, un reportage accablant avait été publié dans le journal Yedioth Ahronoth qui a révélé que les soldats de ces unités tombaient malades du cancer et d’autres maladies graves, à des taux beaucoup plus élevés que dans la population générale.

Un panneau avertit de la pollution de l’eau d’une rivière à Haïfa, le 18 mai 2013. (Crédit : Shay Levy/Flash 90)

En réponse, l’armée a lancé une commission d’enquête, dirigée par un juge, pour enquêter sur les allégations, mais elle n’est pas parvenue à une conclusion ferme. En conséquence, un compromis a été trouvé dans lequel certains des soldats ont été reconnus comme ayant contracté leurs maladies dans le cadre de leur service militaire, tandis que d’autres ne l’ont pas été.

Au fil des ans, des poursuites à répétition ont été intentées par des anciens combattants qui n’étaient pas reconnus, ainsi que par des pêcheurs civils qui travaillaient dans et autour de la rivière, contre le gouvernement et les entreprises chimiques responsables de la pollution. En vain.

En décembre, Gantz a ordonné un examen de la question. Un ancien officier de l’armée de l’air, le général de brigade Ran Bashvitz, a été nommé pour mener l’enquête et chargé d’adopter une « vision holistique, y compris des chiffres scientifiques, des taux de maladie, des influences aggravantes et les tendances des nouvelles recherches sur l’exposition à des produits chimiques dangereux », a déclaré le ministère de la Défense.

L’enquête de Bashvitz a déterminé que l’exposition des soldats à des produits chimiques toxiques dans la rivière Kishon était si extrême qu’elle était « incomparable en intensité à tout autre cas de ce genre ».

Six recrues féminines dans la marine israélienne, lors d’un programme pilote, à Haïfa, en novembre 2018. (Crédit : armée israélienne)

À la suite des conclusions, le ministère a décidé d’adopter une politique générale spécifique, et de reconnaître chaque « plongeur Kishon » qui a ensuite contracté une maladie, quel que soit son type, en tant qu’ancien combattant handicapé de Tsahal, et accorder à chacun les avantages qui y sont liés. Ces avantages sont très variés et comprennent des éléments tels que dégrèvements de taxes municipales, subventions pour études et exonérations d’impôt foncier.

Bien que tout ancien combattant de ce type soit éligible, les anciens cadets de l’Académie navale israélienne au cours des années en question seront reconnus en priorité, car ils ont passé des périodes particulièrement longues dans la rivière, a déclaré le ministère de la Défense.

Cette décision a été prise dans le cadre d’un effort plus large au sein du ministère de la Défense connu sous le nom de « Une Âme », ou en hébreu « Nefesh Ahat », qui vise à améliorer le traitement des anciens combattants handicapés de Tsahal.

Itzik Saidyan, ancien combattant de Tsahal, s’est immolé par le feu devant un bureau du ministère de la Défense le 12 avril 2021 (Capture d’écran : Douzième chaîne)

L’initiative « Une Âme » a été lancée après qu’un vétéran atteint de stress post-traumatique, Itzik Saidyan, s’est immolé par le feu devant un bureau du ministère pour protester contre le peu de considération dont son dossier avait été l’objet.

Saidyan a subi de graves brûlures sur tout le corps, a frôlé la mort pendant plusieurs semaines, mais s’est depuis quelque peu rétabli et a pu quitter son lit d’hôpital.

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