Les Samaritains célèbrent la Pâque en sacrifiant le mouton
La communauté des Samaritains a procédé au sacrifice annuel du mouton sur le mont Garizim, célébrant la Pâque et la libération de ses ancêtres de l'esclavage en Égypte
L’unique et minuscule communauté des Samaritains a procédé jeudi au sacrifice annuel du mouton sur le mont Garizim, en Cisjordanie, célébrant la Pâque et la libération de ses ancêtres de l’esclavage en Égypte.
Les Juifs n’offrent plus d’agneaux sacrificiels pour commémorer la Pâque. Mais les Samaritains perpétuent le rite sur le mont Garizim, leur site le plus sacré, situé à proximité de la ville palestinienne de Naplouse, en Cisjordanie.
Peu avant la tombée de la nuit, des centaines de fidèles ont récité des prières, leurs voix s’élevant à l’unisson sous le regard attentif de touristes.
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Vêtus d’une robe cérémonielle blanche, ils ont immolé une soixantaine de moutons avant de les faire rôtir, conformément aux préceptes du Livre de l’Exode.
Selon la Bible et le Livre de l’Exode relatant les Dix plaies d’Egypte, Dieu avait ordonné aux Israélites de sacrifier un agneau et de marquer leur porte de son sang pour que la peste passe au-dessus de leur maison sans que leur premier-né ne meure.
« C’est un jour très spécial pour tous les Samaritains », confie Sharon Yehoshua.
Une fois les moutons égorgés, les fidèles dont les habits ont été éclaboussés de sang, ont mis du sang sur leurs fronts, y compris les enfants. Une version moderne du marquage sur les portes.
Ils se sont ensuite embrassés en se souhaitant une bonne fête.
A proximité, neuf brasiers faits de bois d’olivier attendaient la viande fraîchement découpée qui était en train d’être nettoyée.
125e génération
Il ne reste plus que 800 Samaritains environ, répartis entre les deux communautés du mont Garizim et de la ville de Holon, en Israël, près de Tel-Aviv. Tous sont attendus sur leur site le plus sacré à l’occasion de la Pâque.
Les Samaritains font remonter leurs origines aux Israélites que Moïse a conduits hors d’Egypte et de l’esclavage, et qui se sont installés dans le royaume du nord d’Israël appelé Samarie. Le royaume du sud est connu sous le nom de Judée.
Les Samaritains partagent les mêmes croyances que les Juifs mais ils révèrent le mont Garizim, tandis que le site le plus sacré pour les Juifs est le mont du Temple à Jérusalem, également troisième lieu saint de l’islam connu sous le nom de Noble Sanctuaire.
Les Samaritains considèrent que leur grand prêtre est un descendant d’Aaron, le frère de Moïse.
Benyamim Tsedaka, membre éminent de la communauté, croit que sa génération est la 125e depuis Josué, chef des Israélites après Moïse.
La communauté a fait face à de nombreuses vicissitudes au cours des âges, et sa population a considérablement décliné, dit-il. Mais elle a rebondi et M. Tsedaka dit avoir foi en l’avenir.
« Je me souviens d’une époque où la communauté n’offrait que sept » moutons sacrifiés, se rappelle-t-il.
Chaque famille est censée en sacrifier un, mais celles qui n’ont pas les moyens peuvent se joindre à d’autres pour le faire.
« Le plus bas que nous ayons connu, c’était en mars 1919, quand il ne restait plus que 141 personnes dans le monde », dit M. Tsedaka.
« Réel danger »
Les Samaritains vivent aux côtés des Israéliens et des Palestiniens.
Nombreux sont ceux de part et d’autre qui ignorent leur existence, selon Shuki Friedman, spécialiste des relations entre la religion et l’Etat au think-tank Israel Democracy Institute.
La communauté des Samaritains croît « avec les années mais pas de façon spectaculaire », indique M. Friedman, selon qui il existe « un réel danger » qu’ils soient complètement assimilés aux autres groupes et perdent leur identité.
Mais « le fait qu’ils aient réussi, d’une certaine manière, à préserver environ 2 500 ans de traditions est remarquable », dit-il.
« Quelque soit votre âge, un an ou 100 ans, vous devez venir ici », dit Yiftah Tsedaka, 52 ans, expliquant que c’est un devoir pour chaque Samaritain.
« Vous ne pouvez pas être un Samaritain et manquer cette cérémonie », renchérit Itzik Tsedaka, 45 ans.
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