Les vestiges de la plus grande basilique romaine d’Israël bientôt dévoilés
Après des années de fouilles au parc national de Tel Ashkelon et dans le cadre de sa rénovation, des colonnes en marbre massives et des statues seront restaurées

Le parc national d’Ashkelon, dans le sud d’Israël, est au centre d’un travail de rénovation d’ampleur qui, une fois terminé, permettra de découvrir des endroits jusqu’à présent inconnus de ce site patrimonial – et notamment une basilique romaine vieille de 2 000 ans, la plus grande jamais découverte dans le pays et qui a été récemment examinée lors de fouilles minutieuses, a fait savoir l’Autorité israélienne des antiquités dans la journée de lundi.
Cette basilique massive, avec des centaines de colonnes décorées et des statues en marbre importé, avait été initialement trouvée en 1920 mais des fouilles totales n’ont été réalisées que ces dernières années – avec des travaux archéologiques majeurs qui ont eu lieu entre 2010 et 2012, et une fois encore en 2016-2018.
Aujourd’hui, les archéologues prévoient de tenter de restaurer certaines parties de l’édifice qui avaient été détruites lors d’un séisme en l’an 363 de notre ère. Ils veulent reconstituer des sculptures et des colonnes en marbre qui avaient été trouvées sur le site pour tenter de transmettre au mieux aux visiteurs une idée de la splendeur passée du bâtiment qui formait le cœur d’Ashkelon à l’époque romaine, lorsque la ville était un port maritime débordant d’activité.
« Pendant la période romaine, la vie publique de la ville était organisée autour de la basilique. C’est là que les citoyens faisaient leurs transactions, qu’ils se rencontraient dans le cadre de leur vie sociale, que la justice était faite, qu’ils assistaient à des spectacles ou à des cérémonies religieuses », a commenté l’Autorité israélienne des Antiquités.

« Ce bâtiment énorme était recouvert d’un toit et divisé en trois parties – un hall central et deux salles latérales », a noté un communiqué, qui a ajouté que les colonne en marbre et les chapiteaux qui entouraient la pièce centrale et qui soutenaient le toit étaient d’environ 13 mètres de hauteur.

Le sol et le toit étaient aussi en marbre – un marbre importé d’Asie mineure.
Parmi les plus de 200 objets en marbre retrouvés lors des fouilles, des dizaines de chapiteaux de colonne sur lesquels ont été gravés des représentations de plantes et parfois un aigle – symbole de l’empire romain. Des piliers et des chapiteaux en forme de cœur agrémentaient les coins du bâtiment.

Pendant les fouilles initiales qui avaient été menées par les Britanniques qui dirigeaient le pays dans les années 1920, les archéologues avaient sorti de terre des statues immenses, notamment une statue de Niké, déesse romaine de la victoire, soutenue par le Dieu Atlas portant une sphère, et une statue d’Isis – personnage mythologique égyptien dépeint comme Tyché, la déesse de la chance de la ville.
Les directeurs des fouilles de l’Autorité israélienne des antiquités, Rachel Bar-Natan, Saar Ganor, et Fredrico Kobrin ont dit dans le communiqué qu’ils pensaient que l’édifice avait été d’abord construit à l’époque du roi Hérode, dont la famille aurait été originaire de la région, avant d’être rénové en profondeur sous la dynastie romaine Sévères, au 2e et au 3e siècle de notre ère.

« Les pièces de l’époque de Hérode qui ont été trouvées dans les anciens sols de la structure montrent qu’elle avait été construite à la période où vivait l’un des plus grands constructeurs qui ait jamais vécu dans le pays », ont-ils affirmé.
« Les écrits de l’historien Flavius Joseph mentionnent les constructions réalisées par Hérode dans la ville d’Ashkelon et citent des fontaines, un bain et des colonnades. Aujourd’hui, sur la base des nouvelles preuves archéologiques, nous pouvons comprendre les origines de ce registre historique », ont-ils ajouté.
En plus de la basilique, le public pourra découvrir, pour la toute première fois, l’Odéon (théâtre) antique qui se trouve sur le site et qui sera lui aussi rénové.

Le projet, issu d’une collaboration entre l’Autorité israélienne des antiquités, l’Autorité de la nature et des parcs israélienne, la ville d’Ashkelon et la fondation Leon Levy, prévoit aussi la création d’environ deux kilomètres d’allées accessibles dans tout le parc.

« Je suis convaincu que les travaux de restauration et de conservation dans le parc, les nouvelles découvertes archéologiques et les travaux de développement – avec notamment de nouveaux chemins accessibles – contribueront de manière importante à la beauté naturelle des lieux et renforceront le statut du parc, déjà considéré comme le plus beau et le mieux entretenu d’Israël », a commenté le maire d’Ashkelon, Tomer Glam.
Le communiqué n’a pas précisé le coût du projet ni la date de la fin des travaux, disant seulement que le parc serait « bientôt » ouvert aux visiteurs « au terme du travail de développement, de conservation et de restauration ».