L’Etat s’oppose à la demande des squatters de Hébron et appelle à leur évacuation
Le bureau du procureur de l'Etat a déclaré que 15 familles “ont fait leurs propres lois et ont établi des faits sur le terrain” en s’installant illégalement dans la maison Machpela
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le bureau du procureur de l’Etat a exprimé mercredi son opposition à une requête déposée devant la Haute cour de Justice par un groupe de résidents qui occupe illégalement un bâtiment de Hébron, en Cisjordanie, et a insisté une nouvelle fois pour que les 15 familles soient évacuées du site.
Une centaine de résidents vivent dans la maison Machpela, un bâtiment adjacent au Tombeau des Patriarches, depuis le 25 juillet.
Après qu’une requête a été déposée devant la Haute cour contre les squatters par un groupe de résidents palestiniens de Hébron, le procureur général Avichai Mandelblit a publié une décision au nom de l’Etat, donnant aux résidents une semaine pour évacuer pacifiquement la maison Machpela avant de donner l’ordre de les évacuer par la force.
Au dernier jour de cette période de grâce, les squatters ont déposé une requête devant la Cour, arguant qu’ils avaient légalement acheté la propriété et que le document exigé par le gouvernement pour prouver leur dire, et qui est manquant, n’était pas nécessaire pour maintenir leur occupation dans l’immeuble.
Le bureau du procureur de l’État était censé répondre à la requête dans un délai d’une semaine, mais a demandé un délai en raison des fêtes juives qui ont duré de la fin du mois de septembre au début du mois d’octobre, permettant aux squatters de rester un mois et demi supplémentaire.
Alors que l’évacuation de la maison Machpela semblait être imminente, dans la mesure où l’on s’attendait à ce que la Haute cour suive l’avis du bureau du procureur de l’Etat, la décision de cette dernière mercredi a cependant souligné que les résidents devraient être autorisés à retourner dans le bâtiment s’ils étaient en mesure d’obtenir le document manquant.
« Au lieu de suivre les procédures judiciaires […], les [squatters] ont fait leurs propres lois, ont établi des faits sur le terrain et ont envahi le bâtiment », a ajouté l’Etat dans sa réponse, précisant que la requête des squatters ne « présentait pas les faits. »
L’association La Paix Maintenant a salué la réponse de l’État dans un communiqué publié mercredi. « L’histoire des résidents, selon laquelle ils ont acheté la maison et avait le droit de l’envahir, s’est révélée fausse. »
Les squatters, représentés par l’organisation des résidents d’implantation Harhivi, ont critiqué la réponse du procureur de l’Etat dans une déclaration cinglante. « Les habitants de Kiryat Arba et de Hébron regrettent que l’Etat d’Israël ait choisi de s’opposer à la poursuite de notre présence dans un bâtiment légalement acheté, avec tous les documents nécessaires », ont-ils affirmé en citant le nom d’une commune voisine de Hébron.
« L’Etat d’Israël, même dans sa 70e année, continue à piétiner ceux qui essaient de réaliser l’acte le plus sioniste, qui est de racheter la terre », ont conclu les squatters.