L’Iran confirme l’arrestation de la journaliste italienne Cecilia Sala
Téhéran déclare qu'elle est détenue pour avoir "enfreint les lois" lors d'un séjour professionnel avec un visa journalistique
L’Iran a confirmé lundi l’arrestation à Téhéran le 19 décembre de la journaliste italienne Cecilia Sala, pour avoir « enfreint les lois » lors d’un séjour professionnel avec un visa journalistique.
Plusieurs ressortissants occidentaux ou binationaux sont détenus en Iran, à l’image de Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple français emprisonné depuis 2022 lors d’un séjour touristique et accusé par les autorités « d’espionnage », ce que leurs proches « réfutent fermement ».
Le dossier de Cecilia Sala fait « désormais l’objet d’une enquête », a indiqué l’agence de presse officielle Irna, citant le ministère iranien de la Culture, qui a la responsabilité des médias étrangers.
« Mme Cecilia Sala, citoyenne italienne, s’est rendue en Iran le 13 décembre avec un visa de journaliste et a été arrêtée le 19 décembre pour avoir enfreint les lois de la République islamique d’Iran », a ajouté l’agence Irna, sans préciser quelle infraction était reprochée à la journaliste.
Cecilia Sala, 29 ans selon des médias, se trouve depuis à l’isolement dans une cellule de la prison d’Evin à Téhéran, selon son employeur Chora Media, un site publiant des podcasts.
L’Italie a dénoncé vendredi une arrestation « inacceptable ».
Cecilia Sala, qui travaille également pour le quotidien Il Foglio, a bénéficié d’un accès consulaire et a été en contact avec sa famille, ont précisé lundi les autorités iraniennes.
La jeune femme, qui aurait dû rentrer le 20 décembre en Italie, a été arrêtée la veille de son retour.
Son arrestation est intervenue quelques jours après celles aux Etats-Unis et en Italie de deux Iraniens soupçonnés de transfert de technologies sensibles.
« Espionnage »
Mohammad Abedini, 38 ans, a été arrêté en décembre en Italie à la demande des autorités américaines.
Mahdi Mohammad Sadeghi, 42 ans et qui détient la double nationalité, est quant à lui incarcéré aux Etats-Unis, selon la justice américaine.
La justice américaine les a formellement accusés le 17 décembre « d’exporter vers l’Iran des composants électroniques sophistiqués », en violation de la réglementation aux Etats-Unis et des sanctions américaines contre l’Iran.
Selon le ministère américain de la Justice, ces composants ont servi lors d’une attaque de drone en Jordanie qui avait coûté la vie en janvier à trois militaires américains.
L’Iran avait nié toute implication et fustigé des allégations « sans fondement ».
En plus de Cécile Kohler et Jacques Paris, un troisième Français, prénommé Olivier mais dont le nom de famille n’a pas été rendu public, est également détenu en Iran depuis 2022.
La France qualifie ces prisonniers « d’otages d’État ». L’Iran affirme que ces personnes sont détenues en vertu d’une décision judiciaire.