L’opéra israélien rouvre avec des classiques pour une audience restreinte
Après un an de fermeture, l'opéra israélien relance sa saison avec des opéras et des concerts de chansons israéliennes
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
L’Opéra israélien de Tel Aviv rouvrira partiellement jeudi soir, avec un programme modeste. L’arrangement de « Chants israéliens » par David Sebba sera interprété par quatre chanteurs lyriques et l’Orchestre symphonique de Ra’anana.
Ce spectacle redonnera vie à des classiques israéliens appréciés tels que les chansons de Natan Alterman, Matti Caspi, Naomi Shemer ou Ehud Manor.
Après les deux représentations de « Chants israéliens » les jeudi 11 et vendredi 12 mars, Sebba présentera et dirigera un autre spectacle, « The Sopranos », constitué de grands airs d’opéra comme « La Flute enchantée », « La Traviata », « La force du destin », « Les Contes d’Hoffmann », « Don Giovanni » et « Les noces de Figaro » chantés en duo et ensembles vocaux accompagnés par l’Orchestre symphonique d’Israël de Rishon Lezion.
Ces dernières semaines ont été intenses, a déclaré Sebba. « Nous avons répété comme des fous. Et même si seulement 300 personnes seront présentes dans l’auditorium de 600 places, je n’ai pas d’autre choix », a-t-il souligné.

Sebba, chef d’orchestre et chanteur d’opéra, a fait remarquer que la production d’un opéra complet après le confinement n’était pas chose aisée. Les projets ont dû s’adapter aux fermetures incessantes, avec des créations et des spectacles en ligne. Des enregistrements archivés ont été disponibles à la demande sur le Web.
Malgré tout, Sebba n’a pas chômé cette année et a pu travailler en ligne, donner des cours sur l’opéra par Zoom, diriger des concerts virtuels et préparer la mise en scène de son opéra de chambre, « Mothers », consacré aux principales femmes de la Bible, avec des acteurs du Théâtre Gesher.
Même si tous les spectacles virtuels et enregistrés ont permis de continuer à produire, rien ne peut remplacer un vrai public.
« J’ai besoin de regarder les gens dans les yeux afin de voir s’ils veulent une chanson de plus, ou non, si j’ai besoin de parler ou de me taire », a déclaré Sebba. « C’est impossible avec un écran. »
« Le plus dur lors d’un spectacle en ligne, c’est qu’à la fin d’un chant, c’est comme un bang, puis le silence », a-t-il déclaré. « C’est un peu comme si l’on plongeait dans le brouillard. Car les applaudissements qui explosent sont comme un mur sur lequel on peut s’appuyer. »