Netanyahu à Moscou lundi pour parler de l’Iran avec Poutine
Après l'Inde et la Suisse, et avant Berlin et Washington, le Premier ministre se rendra en Russie pour s'assurer que l'armée israélienne puisse continuer son activité en Syrie
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu se rendra à Moscou la semaine prochaine pour un voyage éclair. Il y rencontrera le président russe Vladimir Poutine et se rendra à une exposition sur la Shoah.
Au cours de son entretien avec Poutine, ils aborderont la question de l’implantation militaire de l’Iran en Syrie, étant donné que Moscou est l’un des alliés principaux de Damas et de Téhéran. Ils parleront également de l’avenir de l’accord sur le nucléaire iranien, la Russie étant l’un des signataires de l’accord, et du conflit israélo-palestinien.
Lundi matin, Netanyahu s’envolera vers la capitale russe et sera de retour en Israël quelques heures plus tard.
Le voyage de Netanyahu à Moscou fait suite à un séjour d’une semaine en Inde, et à un séjour de trois jours en Suisse pour prendre part au Forum économique mondial à Davos cette semaine.
En février, il devrait participer Forum de Munich sur les politiques de défense et à la Conférence de l’AIPAC le mois suivant, à Washington DC.

Les armées russe et israélienne observent un mécanisme dit « de déconfliction » pour s’assurer que les deux armées ne s’affrontent pas dans l’espace aérien syrien. Ces derniers mois, les conseillers à la sécurité israéliens ont rencontré régulièrement leurs homologues russes pour maintenir ce niveau de coopération.
« Quand j’ai vu que la Russie plaçait ses troupes dans les airs et sur le terrain, et des armes anti-aériennes en Syrie, j’ai décidé que la meilleure chose à faire était d’aller parler directement à Mr Poutine », a déclaré Netanyahu à des journalistes étrangers la semaine dernière.
« Et je leur ai dit : vous avez vos intérêts en Syrie, et nous avons les nôtres, à savoir, ne pas être attaqués par l’Iran et ses alliés, depuis le sol syrien, ou par l’approvisionnement en armes infiltrées de la Syrie vers le Liban, vers un front de guerre que l’Iran construit au Liban. »

Israël continuera à prendre des mesures contres les menaces qui émanent de la Syrie, a-t-il poursuivi.
« Et la chose la plus importante à faire, à mon sens, est de s’assurer que nous nous comprenons, et que nous n’abattons pas mutuellement nos avions. Et nous avons décidé de faire ce qui s’apelle dans le jargon une « déconfliction », ce qui signifie que l’on ne se tire pas dessus. Et nous avons établi un protocole pour s’en assurer, et pour s’assurer que ce protocole soit observé. »
Moscou et Jérusalem respectent les « intérêts » spéciaux de chacun, a poursuivi Netanyahu. « Nous voulons nous assurer que cette coopération, ou cette absence de confrontation perdure. »
Les deux chefs d’États se sont parlé au téléphone lorsque Netanyahu a appelé Poutine le 31 décembre, pour présenter ses vœux de bonne année au peuple russe. « Poutine a souligné que les relations Russie-Israël sont de nature amicale et constructive », avait déclaré le Kremlin. Le président russe a souligné qu’il compte sur davantage de coopération bilatérale en matière de politique, de commerce, d’économie, de culture et dans d’autres domaines, ainsi que sur un partenariat destiné à assurer la stabilité et la sécurité au Moyen Orient. »
Netanyahu et Poutine se sont physiquement rencontrés en août 2017, à Sotchi.
« La majeure partie de la discussion portait sur les tentatives iraniennes de s’implanter en Syrie, dans les endroits où l’État islamique a été vaincu. La victoire contre l’État islamique est la bienvenue. L’arrivée de l’Iran ne l’est pas, elle nous met en danger, et à mon sens, elle met en danger la région et le monde », avait alors déclaré Netanyahu au terme d’un entretien de 3 heures.
« J’ai été très clair avec le président Poutine sur notre position sur la question, et sur le fait que c’est inacceptable pour nous. Je peux me baser sur des entretiens précédents avec le président Poutine pour dire qu’ils ont servi les intérêts sécuritaires d’Israël, et je pense, les intérêts russes également. »
Jacob Magid a contribué à cet article.
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