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Netanyahu et Ehud Barak s’affrontent sur Twitter

L'ex-Premier ministre a cité Marie-Antoinette sur le réseau social, en faisant référence aux accusations de corruption contre le couple Netanyahu

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

L'ancien ministre de la Défense Ehud Barak à Tel Aviv, le 22 décembre 2017. (Crédit : Flash90)
L'ancien ministre de la Défense Ehud Barak à Tel Aviv, le 22 décembre 2017. (Crédit : Flash90)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien Premier ministre Ehud Barak se sont engagés mardi dans une querelle publique sur Twitter, après que Barak a comparé Netanyahu et son épouse au roi de France Louis XVI et à son épouse, Marie Antoinette, tous deux guillotinés à la Révolution française.

Les références à la violence dirigée contre des personnalités publiques, et en particulier contre le Premier ministre, sont controversées en Israël, surtout depuis l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995, qui, selon la gauche, a été encouragé par l’incitation à son encontre par des politiciens de droite.

Barak, un opposant de longue date à Netanyahu, a commenté mardi matin les récents rapports des médias concernant l’utilisation inappropriée des fonds publics par l’épouse de Netanyahu, Sara, qui interviennent alors que le Premier ministre lui-même fait l’objet d’une enquête pour soupçons de corruption.

« Lorsque des plaintes pour corruption et privation ont été déposées, il a déclaré : ‘Il n’y aura rien parce qu’il n’y a rien’. Sa femme a ajouté : ‘S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche’. Cela ne les aidera pas le jour du jugement », a tweeté Barak, reprenant une citation directe des propos de Netanyahu concernant les enquêtes contre lui, ainsi qu’une déclaration apocryphe attribuée à Marie-Antoinette, concernant la pénurie de pain en France en 1789.

Il a inclus un tableau représentant Louis XVI. Quelques minutes plus tard, le tweet a été supprimé.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara, à Jérusalem, le 16 mai 2018. (Yonatan Sindel/ Flash90)

Netanyahu a répondu à Barak avec un tweet personnel, en écrivant : « D’accord, il semble qu’Ehud Barak l’a perdu. »

Barak, qui a été Premier ministre de 1999 à 2001, puis ministre de la Défense de Netanyahu, a riposté sur Twitter : « Quelques peintures françaises ont déstabilisé Netanyahu. C’est embarrassant. Si c’est ainsi qu’il traite les tweets, que se passera-t-il lors des interrogatoires ? Dans la salle d’audience ? Et qu’en est-il de la gestion du pays ? Netanyahu se dirige vers la fin de son mandat. »

L’échange a eu lieu après deux nuits de reportages télévisés de Hadashot détaillant les transcriptions d’enregistrements issus des conversations de 2010 entre un ancien fonctionnaire et confident proche de la famille, Nir Hefetz, et d’autres fonctionnaires du Cabinet du Premier ministre – notamment son principal conseiller juridique, Shlomit Barnea Farago – dans lesquelles il était question de l’utilisation inappropriée des fonds publics par l’épouse du Premier ministre, dont le procès aura lieu le 19 juillet.

Dimanche soir, Hadashot a diffusé des citations tirées des enregistrements réalisés par le porte-parole de Netanyahu, Hefetz, qui est devenu témoin de l’Etat, dans lesquels Hefetz et Barnea Farago discutaient de ce qu’ils appelaient les demandes « cupides » formulées par Sara Netanyahu pour que l’Etat finance, entre autres dépenses, les travaux de jardinage dans la maison privée des Netanyahu à Césarée ainsi que sur la nécessité de « protéger le Premier ministre » afin qu’il ne soit pas mêlé au détournement présumé de l’argent public.

Lundi soir, Hadashot a diffusé d’autres citations tirées des enregistrements réalisés par Hefetz, cette fois avec des conversations qu’il avait eues avec le comptable du cabinet du Premier ministre, Yossi Strauss.

L’ancien conseiller en communication du Premier ministre Nir Hefetz arrive pour une audience de renvoi dans l’affaire 4000 au tribunal de district de Tel Aviv, le 22 février 2018. (Flash90)

Les révélations contenues dans les enregistrements datent de huit ans, mais leur publication intervient quelques jours après que les procureurs de l’État ont déposé un acte d’accusation contre Sara Netanyahu pour une utilisation abusive présumée de quelque 100 000 dollars de fonds publics entre 2010 et 2013.

Dans l’acte d’accusation du 21 juin, l’épouse du Premier ministre est accusée, ainsi que l’ancien directeur général adjoint du cabinet du Premier ministre Ezra Saidoff, de fraude et d’abus de confiance.

Le Premier ministre lui-même fait l’objet d’une enquête dans trois affaires dans lesquelles il est soupçonné d’avoir reçu des cadeaux coûteux d’hommes d’affaires fortunés, d’avoir tenté de conclure un accord de contrepartie illicite avec un éditeur de journaux pour obtenir une meilleure couverture médiatique, et d’avoir fait avancer des décisions réglementaires au profit d’un actionnaire majoritaire de la compagnie nationale de téléphone en échange d’une couverture flatteuse sur son site Web d’information.

Raoul Wootliff a contribué à cet article.

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