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Netanyahu s’engage à chercher le « consensus » sur la réforme judiciaire

Netanyahu a dit espérer que les négociations permettront de parvenir à un accord, mais un membre de son parti, le Likud, doute que les pourparlers aboutissent

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu dirigeant une réunion de sa faction, le Likud, à la Knesset, le 15 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu dirigeant une réunion de sa faction, le Likud, à la Knesset, le 15 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Quelques heures après l’adoption du budget, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé, mercredi, son intention de poursuivre les négociations sur la réforme judiciaire à la résidence du président, tout en soulignant que le sujet allait revenir à l’ordre du jour de sa coalition.

Cette déclaration, rappelant son engagement à négocier, a été publiée suite aux réactions ulcérées de personnalités de l’opposition.

Le chef de l’opposition Yair Lapid a ainsi déclaré qu’il n’avait « aucune confiance » en Netanyahu et a demandé au président Isaac Herzog, qui joue le rôle de médiateur lors des pourparlers, d’exiger que le Premier ministre clarifie ses intentions, tandis que le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a promis de faire « trembler » Israël si le gouvernement reprenait son projet de réforme.

« Nous poursuivrons bien sûr nos efforts pour parvenir au plus large consensus possible sur la question de la réforme judiciaire », a déclaré Netanyahu dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

« Je crois qu’avec de la bonne volonté et une vraie volonté, il est possible de parvenir à un accord acceptable par tous les citoyens d’Israël », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre s’est également engagé à lutter contre la hausse du coût de la vie, moins d’un jour après l’adoption du budget bisannuel qui, selon les critiques, manque de mesures concrètes pour s’attaquer au problème de loin le plus urgent pour les électeurs israéliens.

Netanyahu a dit que le budget « donnait stabilité et élan à l’économie, plus quatre ans de stabilité à notre action politique, ce qui est très important ». Si le gouvernement n’avait pas adopté le budget avant le 29 mai, Israël aurait dû organiser son sixième scrutin national en l’espace de quatre ans. La coalition de droite religieuse au pouvoir dispose désormais de 18 mois de relative tranquillité jusqu’à l’adoption du budget pour 2025.

L’adoption du budget a mis fin aux dissensions au sein de la coalition sur les priorités budgétaires, et Netanyahu s’est réjoui de l’unité retrouvée de la coalition, lors d’une conférence de presse mercredi matin.

Interrogé par les journalistes, à la Knesset, sur la question de savoir si la réforme allait reprendre, Netanyahu a répondu : « Bien sûr », mettant un terme aux rumeurs d’abandon discret du projet.

« Nous avons déjà repris, pour tenter de parvenir à un accord [avec l’opposition], et j’espère que nous allons réussir », a-t-il déclaré.

En dépit du ton plus optimiste du Premier ministre, plus tard dans la journée de mercredi, sur la possibilité d’un compromis, un ministre du Likud a dit s’attendre à ce que les pourparlers ne soient pas concluants.

« À l’heure actuelle, notre tâche principale est de parvenir au plus large consensus possible, mais si nous ne parvenons pas à un accord – et il semble que nous ne le ferons pas –, nous devrons reprendre les travaux unilatéralement », a déclaré à la Douzième chaine le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar.

Le ministre de la Culture et des Sports Miki Zohar à son bureau de Jérusalem, le 2 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Zohar a précisé que si « une partie de la réforme n’est pas adoptée, cette coalition ne pourra pas survivre ».

« Cette coalition est née du désir d’apporter des changements au système judiciaire », a-t-il affirmé.

« Nous ne partirons pas et ferons nos quatre ans au pouvoir pour réformer le système judiciaire. »

Le ministre du Likud a précisé que la coalition souhaitait apporter des changements importants sans « cliver la société ni déchaîner la haine dans l’espace public ». C’est selon lui pour cela que Netanyahu a choisi de faire une pause dans le mouvement de réforme, fin mars, sur fond de manifestations de grande ampleur.

Zohar a balayé les critiques de l’opposition concernant la décision de Netanyahu de reprendre les travaux sur la reforme judiciaire, qu’il a qualifiée de « dénuée de sens ».

« Le plus à même d’apprécier le niveau de protestation est la coalition », a-t-il déclaré, faisant un lien entre l’ampleur des manifestations et la réaction que certaines mesures « suscitent ».

Par ailleurs, le député du Likud Hanoch Milwidsky s’en est pris à Gantz et Lapid, qu’il a accusés « d’en faire des tonnes ».

« Le temps est venu pour les dirigeants de l’opposition de décider s’ils veulent continuer à être des marionnettes qui distillent la haine, ou s’ils préfèrent œuvrer pour le bien d’Israël, en concluant un accord sur la réforme judiciaire », a tweeté Mildwidsky.

Le Premier ministre Yair Lapid, à droite, et le ministre de la Défense Benny Gantz lors d’une cérémonie de commémoration des soldats tombés au combat lors de la guerre de Yom Kippour au cimetière militaire du mont Herzl, le 6 octobre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Les pourparlers menés sous le haut patronage d’Herzog se sont interrompus cette semaine pour le vote du budget et en raison de Chavouot, qui a commencé jeudi soir, mais devraient reprendre la semaine prochaine.

Mardi, des sources proches de la coalition et de l’opposition ont nié l’existence d’un projet d’accord intérimaire. Cela a fait suite à l’information selon laquelle les services de la présidence avaient suggéré que les deux parties s’entendent sur les termes d’une loi fondamentale avant la session d’hiver de la Knesset, le 15 octobre prochain, de façon à garantir que toute forme de changement apporté au système de gouvernement fasse l’objet d’un accord bipartite.

Le projet de réforme judiciaire a suscité une vive opposition dans tout le pays, relayée par plusieurs hauts responsables de la sphère du droit, de la sécurité et de l’économie persuadés qu’elle aura pour effet de saper les fondements mêmes de la démocratie en en supprimant les contrepouvoirs et de porter préjudice à la sécurité et à l’économie du pays.

De leur côté, les partisans de la réforme assurent défendre la démocratie en faisant en sorte de maîtriser une Cour suprême trop activiste.

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