Israël en guerre - Jour 564

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ONU: Le Haut-Commissaire critique Israël pour Gaza et sa loi de l’État-nation

Zeid Raad Al Hussein n'a pas dénoncé le Hamas, et a émis de "sérieuses réserves" sur les enquêtes israéliennes qui ne sont pas conformes aux normes internationales

Des Palestiniens portent le corps de Razan al-Najjar, 21 ans, lors de ses funérailles à Khan Younès, le 2 juin 2018. (AFP/Mahmud Hams)
Des Palestiniens portent le corps de Razan al-Najjar, 21 ans, lors de ses funérailles à Khan Younès, le 2 juin 2018. (AFP/Mahmud Hams)

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a sévèrement critiqué Israël lundi, qualifiant de « scandaleux » les récents décès causés par ses soldats lors de manifestations palestiniennes le long de la clôture de la frontière de Gaza.

Ces derniers mois ont été marqués par une recrudescence de la violence à la frontière israélienne avec Gaza et par de violents affrontements lors de manifestations hebdomadaires. Ce vendredi, un soldat de Tsahal a été tué par des terroristes, des frappes aériennes massives à Gaza et des centaines de roquettes et de mortiers ont été tirés sur Israël.

En outre, les Palestiniens de Gaza ont lancé des centaines de cerfs-volants, des ballons et des préservatifs en latex gonflés à l’hélium équipés de matières inflammables, et parfois d’explosifs, sur le territoire israélien, provoquant des incendies quasi quotidiens qui ont brûlé des milliers d’hectares de terres agricoles, de parcs et de forêts.

Cependant, Zeid Raad Al Hussein a déclaré qu’il était vital de s’attaquer aux causes profondes des manifestations à Gaza. Zeid n’a attribué aucune responsabilité à l’organisation terroriste du Hamas, qui dirige pourtant la bande de Gaza et appelle ouvertement à la destruction d’Israël.

Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Raad Al Hussein prend la parole lors de l’ouverture de la 38e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies le 18 juin 2018 à Genève. (AFP PHOTO / ALAIN GROSCLAUDE)

Dans une intervention vidéo devant le Comité des Nations unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, il a déclaré que la situation à Gaza s’est considérablement aggravée au cours des derniers mois, avec « le risque de menacer la paix dans toute la région ».

M. Zeid, qui dirige le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré qu’il est essentiel que toutes les parties coopèrent avec la commission d’enquête internationale indépendante sur les récents événements meurtriers à Gaza que son bureau contribue à mettre en place.

Il a été autorisé par le Conseil des droits de l’homme, basé à Genève, le 18 mai, à « déterminer les responsabilités » pour les morts et les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, a-t-il ajouté.

Il a affirmé qu’il y a de « sérieuses réserves » quant au fait que les mécanismes de responsabilité israéliens ne sont pas conformes aux normes internationales d’indépendance, d’impartialité et d’efficacité.

« Très peu d’enquêtes ont lieu, a-t-il dit. « Dans les rares cas où une enquête a abouti à un acte d’accusation, la peine a été extrêmement clémente au regard de la gravité du crime commis. »

Un manifestant palestinien jette des pierres lors d’affrontements avec les forces israéliennes le long de la frontière avec la bande de Gaza, à l’est de la ville de Gaza, le 11 mai 2018. (AFP PHOTO / MAHMUD HAMS)

Depuis que les manifestations et les affrontements organisés ont commencé le long de la frontière de Gaza le 30 mars, plus de 130 Palestiniens ont été tués par les tirs israéliens. Des dizaines de victimes étaient des membres d’organisations terroristes, revendiquées par le Hamas et le Jihad islamique. Plus de 4 000 personnes ont été blessées.

Israël explique que ses soldats défendent la frontière et accuse le Hamas d’essayer de mener des attaques terroristes sous couvert des manifestations.

L’armée israélienne affirme qu’elle a insisté pour que ses soldats respectent les règles d’engagement afin de défendre les civils et les infrastructures de sécurité israéliennes contre les attaques dissimulées par les manifestations.

En plus des « conditions de vie tout à fait inacceptables » causées par le blocus israélien imposé aux habitants de Gaza, dont la plupart sont des descendants de réfugiés, des mesures restrictives ont également été imposées par l’Égypte qui ont « exacerbé ces conditions », a ajouté M. Zeid.

Israël dit maintenir le blocus pour empêcher les dirigeants du Hamas de Gaza d’importer des armes. Le Hamas a pour objectif avoué de détruire Israël.

Zeid a ajouté que la situation à Gaza pourrait être « sérieusement aggravée » dans les mois à venir avec la crise financière de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, connue sous le nom d’UNRWA, à la suite des réductions drastiques de son budget par l’administration Trump aux Etats-Unis.

Illustration : Des enfants palestiniens font leurs devoirs à la lumière des bougies lors d’une coupure de courant dans la ville de Gaza le 11 septembre 2017. (AFP Photo/Mahmud Hams)

M. Zeid a également critiqué l’adoption, la semaine dernière, par le Parlement israélien, d’un projet de loi définissant le pays comme l’État-nation du peuple juif. Il a déclaré que cela « renforce la discrimination contre les communautés non-juives », en particulier les citoyens arabes d’Israël et les résidents de Jérusalem-Est, et a averti que cela « pourrait également exacerber les tensions ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié l’adoption du projet de loi de « moment historique dans l’histoire du sionisme et de l’histoire de l’État d’Israël » : « Israël est l’État-nation du peuple juif, qui respecte les droits individuels de tous ses citoyens ».

M. Zeid a également critiqué l’adoption, la planification et la construction par Israël d’implantations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, que les Palestiniens revendiquent comme capitale de leur futur état.

En outre, il a qualifié la détention par Israël de centaines d’enfants palestiniens, dont certains sans inculpation dans le cadre d’un système de « détention administrative », de « violation des droits de l’homme fondamentaux ».

« Il est absolument manifeste que le droit international exige que la détention ne soit utilisée qu’en dernier recours pour les enfants », a-t-il souligné.

Et qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes, a poursuivi M. Zeid, la détention sans procès « contrevient aux obligations d’Israël au regard du droit international ».

« Selon les derniers chiffres, environ 440 Palestiniens sont détenus en ‘détention administrative' », a-t-il précisé. « Israël doit immédiatement les inculper ou les libérer tous. »

Dans une tribune publiée dimanche, quatre hauts responsables de l’administration Trump ont salué « le début d’un changement de paradigme » à l’Assemblée générale des Nations unies, citant les modalités de vote sur une résolution de juin sur la violence dans la bande de Gaza.

L’ambassadeur des États-Unis auprès de l’ONU Nikki Haley, le conseiller principal du président américain Donald Trump Jared Kushner, l’envoyé des États-Unis au Moyen-Orient Jason Greenblatt et l’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman ont déclaré que l’organisation qui, dans le passé, a été « aveuglément et sans relâche anti-israélienne » s’est montrée encourageante en prenant en compte le rôle du Hamas dans le conflit.

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