Pas de fin en vue pour la grève des enseignants après l’arrêt des discussions, sans progrès enregistrés
S'attendant à la continuation du mouvement social, le ministère de l'Éducation aurait évoqué la création de "classes informelles" visant à offrir des activités non-scolaires aux élèves
Les négociations entre le syndicat des enseignants du secondaire et les ministères de l’Éducation et des Finances se sont terminées mardi, sans qu’aucune avancée ne soit enregistrée. Le responsable du syndicat, Ran Erez, a fait savoir que les professeurs allaient continuer leur mouvement social.
Dans une annonce qui a été faite mardi après la rencontre entre le syndicat et les hauts-responsables, Erez a déclaré que « les négociations se sont achevées aujourd’hui sans qu’aucun progrès ne soit réalisé. La grève dans les lycées continuera demain, le mercredi 4 septembre », a-t-il précisé, prolongeant encore d’un jour ce mouvement social à durée indéterminé.
Le ministre de l’Éducation Yoav Kisch est « furieux » à l’encontre du syndicat qui, selon lui, a redoublé d’efforts pour réaffirmer son positionnement et qui s’est retiré des discussions qui ont eu lieu mardi, a indiqué le site d’information Ynet.
En conséquence, le ministère examine actuellement la possibilité d’ouvrir « des centres d’enseignement informels » dès dimanche prochain, en travaillant en concertation avec les autorités locales pour fournir « des activités sociales, culturelles et d’enrichissement ainsi que des voyages » aux lycéens, a noté Ynet.
« Personne ne veut de cette solution parce que cela signifie que la grève continuera », a confié une source du ministère de l’Éducation au Times of Israel.
« On ne peut pas ouvrir d’écoles en faisant venir d’autres enseignants, il y aura donc peut-être d’autres activités… Nous explorons un grand nombre d’options », a ajouté la source, qui a souligné que « rien n’a été décidé et rien n’a été approuvé ».
Le ministère s’attend à ce que la grève, qui a commencé dimanche, continue pendant un certain temps, a précisé le responsable.
Dans un communiqué émis mardi, Kisch a expliqué que les négociations portent sur « des choses absolument insensées » au moment même « où les élèves évacués se retrouvent sans structure appropriée, où des jeunes en situation de vulnérabilité errent dans les rues et où des professeurs perdent leurs revenus ».
S’adressant à Erez, Kisch a dit que « si vous n’êtes pas capable de résoudre ce problème, je ferais venir pour ma part d’autres personnes qui pourront le résoudre. Le système de l’enseignement ne va pas rester à ne rien faire. Dois-je vous rappeler qu’il y a une guerre à l’extérieur de nos murs ? »
Le grève concerne officiellement les enseignants intervenant dans les classes allant de la Seconde à la Terminale – mais certaines classes de troisième auraient aussi été touchées. Le mouvement social est indépendant de la grève générale d’une journée à laquelle le syndicat de la Histadrout avait appelé lundi, qui avait entraîné une fin des cours prématurée dans les écoles élémentaires et dans les collèges, ainsi que la fermeture des crèches et des maternelles.
514 000 jeunes ont fait leur rentrée dans les lycées israéliens cette année, selon les données transmises par le ministère de l’Éducation.
Cela fait des semaines que le syndicat des enseignants du secondaire s’est engagé dans des pourparlers en cours – mais qui restent dans l’impasse – avec les ministères de l’Éducation et des Finances. La grève avait officiellement été annoncée jeudi dernier.
Le principal point de désaccord porte sur l’initiative prise par le gouvernement de permettre la mise en place de contrats individuels avec les enseignants, ce qui, selon lui, ouvrira la porte à une plus grande flexibilité dans les embauches et assurera une rémunération qui sera basée sur les résultats et sur les capacités et non plus sur l’ancienneté.
Le syndicat s’oppose avec fermeté à une telle initiative, disant que ces arrangements individuels feront des enseignants des « travailleurs contractuels » qui ne bénéficieront plus des avantages ou de la sécurité de l’emploi dont ont profité les professeurs jusqu’à présent. Il avertit qu’ils favoriseront l’embauche d’enseignants non-qualifiés, qu’ils entraîneront un plus grand turn-over avec une qualité réduite de l’enseignement donné aux élèves.
Les professeurs réclament aussi une hausse salariale rétroactive et d’autres avantages qui avaient été convenus avant le début de la rentrée scolaire, l’année dernière – des mesures qui n’avaient pas été mises en vigueur en raison du pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre, et du début de la guerre à Gaza.
Selon des informations, le ministère a offert de consentir à au moins une partie de ces augmentations de salaires et autres avantages réclamés par les professeurs.
Le budget 2024 avait amputé de millions de shekels les financements destinés aux ministères du gouvernement – cela avait notamment été le cas du ministère de l’Éducation. Ces enveloppes avaient été réaffectées aux résidents du nord et du sud d’Israël dans le contexte de la guerre à Gaza, déclenchée par le massacre commis par les terroristes du Hamas dans le sud d’Israël.
Les grèves des professeurs lors de la rentrée scolaire sont devenues communes au cours des dernières années.
L’année dernière, à quelques heures du début des cours, les enseignants du secondaire et les représentants du gouvernement avaient conclu un accord pour augmenter les salaires, évitant ainsi une menace de grève qui aurait retardé la rentrée. Cet accord n’avait pas toutefois été mis en vigueur en raison de la guerre qui avait éclaté entre Israël et le Hamas, au mois d’octobre.
C’était la deuxième année d’affilée qu’un tel mouvement social était évité au dernier moment. Un autre syndicat des professeurs représentant les enseignants des écoles élémentaires et des collèges avait retardé le début de l’année scolaire 2022-2023 avant que le Trésor n’accepte finalement de revoir leurs salaires à la hausse.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.