Polémique autour d’une comédie musicale sur une famille juive à Londres
Les acteurs de "Falsettos" seraient non-Juifs ; les acteurs juifs britanniques critiquent le casting et les producteurs dénoncent une discrimination sur les origines
JTA — Une production, à Londres, de « Falsettos » – une comédie musicale consacrée à une famille juive – a été critiquée pour n’avoir engagé que des acteurs non-Juifs.
Parmi les artistes ayant signé une lettre ouverte critiquant cette production de West End, les acteurs Juifs Miriam Margolyes et Maureen Lipman, a expliqué le Jewish Chronicle. La lettre indique que, « pour autant que nous le sachions », aucun artiste participant à la comédie musicale n’est Juif.
« En 2019, à Londres – une ville connue pour son identité multiculturelle tolérante, dont elle est fière – il semble impossible que la production d’une comédie musicale consacrée de manière si évidente à la religion et à la culture juives, comme l’est ‘Falsettos’, puisse annoncer un casting n’intégrant absolument aucun Juif », explique la lettre.
La comédie musicale, dont la Première avait eu lieu en 1992 et qui a été récemment reprise à Broadway, raconte l’histoire d’un homme Juif qui tente de gérer sa relation avec son ex-épouse et son fils après avoir fait son coming-out et commencé sa première histoire d’amour avec un homme.
Le second acte de la comédie musicale est centré autour de la bar-mitzvah de son fils.
Les producteurs à l’origine du spectacle ont déclaré au Evening Standard être « énormément déçus » d’avoir lu la plainte. Ils ont expliqué qu’ils ne pouvaient pas confirmer l’éventuelle absence de Juifs parmi les comédiens recrutés parce que cela serait discriminatoire de demander leurs origines à ces derniers.
Dans le courrier, les artistes comparent l’absence de Juifs à l’embauche d’acteurs blancs pour interpréter des personnages de couleur. La missive fait également référence à d’autres productions récentes qui ont présenté des artistes non-Juifs dans des rôles Juifs.
« Comme le blackface (grimage en noir), le brownface et le yellowface, le phénomène du Jewface est une mauvaise représentation à la fois intense et caractéristique basée sur une appréhension secondaire des tropes, des manières d’autrui, avec une affectation vocale totalement inconsciente des facteurs primaires qui ont motivé cette image en termes de psychologie, de géographie, de culture et d’histoire et qui ont aidé à fonder ces signifiants extérieurs du Judaïsme », dit encore le courrier.