Pour Netanyahu, « seul le peuple » peut choisir le Premier ministre
Le Premier ministre, après ce coup de poignard donné aux procureurs, a ajouté que des discussions étaient encore en cours avec Benny Gantz, ce que nie Kakhol lavan
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dans la journée de lundi qu’il tentait encore de former un gouvernement d’unité avec le leader de Kakhol lavan, Benny Gantz, son principal rival. Il a également mis en doute la légitimité de son éventuel départ de ses fonctions en raison des procédures judiciaires intentées à son encontre.
« Ceux qui doivent choisir le Premier ministre, ce sont les citoyens du pays et personne d’autre », a dit Netanyahu lors d’une rencontre avec les chefs des conseils municipaux de son parti du Likud au Kfar Maccabiah Hotel de Ramat Gan.
Jeudi dernier, le procureur-général Avichai Mandelblit a annoncé qu’il allait inculper le Premier ministre pour pots-de-vin, abus de confiance et fraude dans trois affaires de corruption.
Netanyahu a juré de rester à ses fonctions et a rejeté les inculpations à son encontre en clamant qu’elles avaient une motivation politique et qu’elles faisaient partie d’un complot ourdi par les responsables du système judiciaire, notamment par les policiers et les procureurs, visant à l’écarter du pouvoir.
« On ne peut pas exercer des pressions sur un témoin en pratiquant l’extorsion et les menaces », a indiqué Netanyahu lundi, en référence à des informations parues dans les médias qui avaient affirmé qu’un témoin de l’accusation impliqué dans l’affaire la plus grave contre Netanyahu avait subi des pressions de la part de la police, qui aurait utilisé la relation amoureuse entre le dit-témoin et une femme pour le convaincre de se retourner contre le Premier ministre.
Les détails de cette allégation font l’objet d’un embargo imposé par le tribunal.
« Ce n’est pas la démocratie », a dit Netanyahu.
« Personne n’est au-dessus de la loi : Ni le Premier ministre, ni le président, ni la police, ni les procureurs », a-t-il ajouté . Il avait par ailleurs appelé à « enquêter sur les enquêteurs » dans ces dossiers pour corruption.
Ces propos ont été tenus plusieurs heures avant que Mandelblit ne juge qu’une démission de Netanyahu du poste de Premier ministre par intérim ne s’imposait pas. Le procureur-général a expliqué qu’une décision sur son éventuelle capacité à former un nouveau gouvernement, à l’issue du scrutin du mois de mars, interviendrait ultérieurement.
Deux élections non-concluantes qui ont eu lieu cette année au mois d’avril et au mois de septembre ont échoué à mettre en place un gouvernement élu.
Ni le Likud, ni Kakhol lavan, les deux partis les plus importants, n’ont gagné suffisamment de votes pour former une majorité et ils n’ont pas été en mesure jusqu’à présent de mettre sur pied un gouvernement d’unité – ce qui rend un troisième scrutin presque inévitable.
Le Premier ministre a néanmoins indiqué qu’il était encore en contact avec Gantz pour former un gouvernement d’unité. Netanyahu a averti que les menaces sécuritaires qui planent actuellement sur le pays exigeaient l’établissement d’un gouvernement plutôt que de nouvelles élections.
Il s’agira du troisième vote en moins d’un an.
« Nous avons encore un objectif et il est encore possible de mettre en place un gouvernement d’unité », a expliqué Netanyahu. « C’est nécessaire, et très spécifiquement pour des raisons que je ne peux pas totalement détailler. Il y a des défis immédiats à relever et ils ne sont pas de moindre importance », a-t-il ajouté.
Netanyahu a souligné la menace des attaques aux missiles depuis l’Iran et depuis d’autres pays de la région où la république islamique a pu s’ancrer par le biais de ses milices mandataires.
« Je tente encore, par divers moyens, de rassembler un gouvernement avec Benny Gantz », a-t-il dit. « Toutefois, si nous sommes condamnés à connaître de nouvelles élections, c’est le peuple qui décidera de la personnalité la plus à même de nous diriger ».
Mais une source de Kakhol lavan a déclaré au site Ynet que si le parti était encore prêt à former un gouvernement sous réserve du respect de ses conditions préalablement établies, il n’y avait pas de négociations en cours.