Poutine à l’inauguration du premier monument majeur de la Shoah à Moscou
Lors d'une cérémonie au musée juif de la ville, Poutine a dit que la Shoah était "l'une des plus grandes tragédies" et "l'un des chapitres les plus marquants" de l'histoire

JTA — Le président russe s’est rendu à l’inauguration d’un mémorial considéré par certains comme le tout premier monument consacré à la Shoah de Moscou.
Le monument, qui montre des mains tirant sur les battants d’une porte, a été dévoilé au musée juif de Moscou. Il commémore les combattants juifs de la résistance.
« Même si environ la moitié des victimes de la Shoah étaient des citoyens de notre pays, Moscou n’avait pas de monument distinctif » pour le génocide, a noté German Zakharyayev, président de l’association STMEGI des Juifs des montagnes, dans une interview accordée au magazine Moskvich la semaine dernière.
Moscou avait réalisé des sculptures en hommage à des personnalités ayant sauvé des Juifs pendant la Shoah et une plaque en souvenir du comité juif antifasciste, a-t-il reconnu. Mais il n’y avait pas, dans la ville, de monument équivalent à ceux de Berlin, Varsovie ou Budapest.

Les autorités soviétiques ont rarement reconnu la spécificité de la Shoah dans la littérature et les monuments, qui ne mentionnent que les « citoyens soviétiques » tués pendant la Seconde guerre mondiale.
Poutine a qualifié la Shoah de « l’une des plus grandes tragédies » et de « l’un des chapitres les plus marquantes » de l’histoire au cours de la cérémonie d’inauguration qui a eu lieu mardi au musée juif.
Poutine et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avaient conjointement pris part à la pose de la première pierre du monument, l’année dernière.

Viktor Vekselberg, président du conseil d’administration du musée, a financé la construction du monument qui a coûté environ 276 000 dollars.
Sa famille paternelle toute entière avait été emprisonnée dans un ghetto situé à proximité de sa ville natale de Drohobych dans ce qui est devenu dorénavant l’Ukraine, a-t-il dit. « Seul mon père est parvenu à survivre parce qu’il avait fui plus tôt pour rejoindre les milices », a ajouté Vekselberg, qui a qualifié l’achèvement du monument de « tournant symbolique » et d’événement majeur.