Programmes nucléaire et balistique iraniens : « Profonde préoccupation » des Etats-Unis
Royaume-Uni, France et Allemagne ont condamné l'extension du programme nucléaire iranien après que l'Iran a commencé à produire de l'uranium enrichi à 60 % dans l'usine de Fordo
Un porte-parole de la Maison Blanche a exprimé mardi la « profonde préoccupation » des Etats-Unis face à la « progression » du programme nucléaire iranien.
« Nous continuons à observer avec une profonde préoccupation non seulement la progression du programme nucléaire de l’Iran mais aussi l’amélioration constante de leurs capacités en termes de missiles balistiques », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
« Nous allons nous assurer que le président (américain) dispose de toutes les options » nécessaires. « Nous n’avons certainement pas changé notre point de vue qui est que nous ne laisserons pas l’Iran se doter de l’arme nucléaire », a encore déclaré John Kirby.
Le président Joe Biden « croit toujours que le meilleur moyen d’y arriver passe par la voie diplomatique » mais « nous (n’en) sommes pas proches », a-t-il souligné.
« Nous préférerions largement cela mais nous en sommes trop loin » a dit le conseiller en référence aux négociations, au point mort, pour tenter de ressusciter un grand accord international de 2015 pour éviter que l’Iran n’obtienne la bombe nucléaire.
L’Iran a commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % dans l’usine de Fordo, un taux bien au-delà du seuil de 3,67% fixé par l’accord international en question, a annoncé mardi l’agence de presse Isna. Une information confirmée plus tard par l’Agence international de l’énergie atomique (AIEA).
Cette usine souterraine située à 180 kilomètres au sud de Téhéran avait récemment été réaménagée en vue d’une plus grande efficacité.
Royaume-Uni, France et Allemagne ont également condamné mardi l’extension du programme nucléaire iranien.
Dans une déclaration commune, les trois pays « condamnent les dernières mesures de l’Iran, confirmées par l’AIEA, visant une nouvelle expansion de son programme nucléaire ». Ils soulignent qu’en augmentant ses capacités de production, Téhéran « a pris de nouvelles mesures significatives qui vident » l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 « de son contenu ».
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a quant à lui mis en garde mardi contre la « rhétorique dangereuse » qui alimente les menaces nucléaires dans le monde, lors d’une rencontre internationale au Maroc consacrée au « dialogue des civilisations ».