Raissi : « La plus petite invasion » d’Israël fera l’objet d’une riposte massive
Lors du défilé militaire annuel, le président salue le "succès" de l'attaque menée le 13 avril contre Israël ; le commandant de la marine de Téhéran s'engage à renforcer sa présence en mer Rouge
Ebrahim Raissi, le président iranien, a averti mercredi que la « plus petite invasion » d’Israël entraînerait une réponse « massive et sévère », alors que la région se prépare à d’éventuelles représailles israéliennes après l’attaque menée par l’Iran au cours du week-end.
L’attaque du 13 avril, baptisée « Promesse honnête » par Téhéran, « a fait tomber la gloire du régime sioniste », a estimé Raissi lors d’un défilé annuel de l’armée près de Téhéran mercredi, dans un discours adressé à l’armée régulière et au Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI).
« Cette opération a montré que nos forces armées sont prêtes », a déclaré le président, alors que son chef de la marine a annoncé qu’il renforçait la sécurité des navires commerciaux iraniens en mer Rouge, dans un contexte de tensions persistantes sur cette route maritime cruciale.
Dans la première salve directe de la guerre de l’ombre que se livrent les deux pays depuis des décennies, l’Iran a lancé des centaines de missiles et de drones sur Israël dans la nuit de samedi à dimanche, en réponse à une attaque israélienne présumée sur un bâtiment annexe de l’ambassade d’Iran en Syrie le 1er avril, qui a tué 12 personnes, dont deux généraux du CGRI.
Israël, avec l’aide des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Jordanie voisine et d’autres pays, a réussi à intercepter la quasi-totalité des quelques 500 missiles et des drones. Une enfant de 7 ans, originaire d’une communauté bédouine, a été grièvement blessée lors de l’attaque. Israël a promis de réagir, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, ayant déclaré mardi que l’Iran ne s’en tirerait pas « sans dommage ».
Lors du défilé militaire annuel au cours duquel Raissi a célébré le « succès » de l’attaque iranienne du week-end contre Israël, les forces armées iraniennes ont présenté toute une série d’équipements militaires, notamment des drones et des missiles balistiques à longue portée.
Parmi eux, des versions multiples des drones Ababil, Arash et Mohajer, ainsi que le missile balistique à moyenne portée Dezful et le système de missiles de défense aérienne S-300.
Le défilé de mercredi avait été déplacé dans une caserne au nord de la capitale, Téhéran, alors qu’il se déroulait habituellement sur une autoroute dans la banlieue sud de la ville. Aucune explication n’a été donnée quant au déplacement de l’événement, et la télévision d’État ne l’a pas retransmis en direct, comme elle l’avait fait les années précédentes.
Le commandant de la marine de Téhéran, Shahram Irani, a également déclaré mercredi que la marine iranienne escorterait les navires commerciaux iraniens jusqu’à la mer Rouge, ajoutant que l’Iran serait prêt à escorter les navires d’autres pays, selon l’agence de presse semi-officielle Tasnim.
« La marine effectue une mission d’escorte des navires commerciaux iraniens vers la mer Rouge et notre frégate Jamaran est présente dans le golfe d’Aden à cet effet », a déclaré Irani.
Les déclarations d’Irani sont intervenues un jour après que la mission navale de l’Union européenne en mer Rouge a annoncé qu’elle aurait besoin de plus de navires de combat. Le commandant de la mission, le contre-amiral Vasileios Gryparis, a ajouté que ses opérations n’avaient pas été affectées par l’attaque iranienne du week-end contre Israël.
Quelques heures avant l’attaque, les forces du CGRI près du détroit d’Ormuz ont saisi le MSC Aries, un porte-conteneurs battant pavillon portugais qui, selon Téhéran, est lié à Israël.
D’autres navires soupçonnés d’avoir des liens avec Israël avaient déjà été pris pour cible en mer Rouge par les Houthis, mandataires de l’Iran. Les Houthis du Yémen affirment agir pour soutenir les Palestiniens de Gaza dans le cadre de la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, déclenchée par l’assaut barbare sur le sud d’Israël lancé le 7 octobre par le groupe terroriste palestinien soutenu par l’Iran contre le sud d’Israël, au cours duquel près de 1 200 personnes ont été tuées et 253 autres enlevées.