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Réfugiés : Les Arabes indignés par l’inaction des pays du Golfe

Sur les réseaux sociaux, les commentateurs s’interrogent : pourquoi les pays riches de la région ne prennent-ils pas en charge les personnes réfugiées ?

Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

Un groupe de migrants sur la route principale près de Budaors, Hongrie - 5 Septembre 2015 pour rejoindre la frontière austro-hongroise. (Crédit : AFP / ATTILA KISBENEDEK)
Un groupe de migrants sur la route principale près de Budaors, Hongrie - 5 Septembre 2015 pour rejoindre la frontière austro-hongroise. (Crédit : AFP / ATTILA KISBENEDEK)

Alors que les gouvernements européens se battent avec la question de l’ouverture de leurs frontières face à l’afflux de réfugiés fuyant l’interminable conflit en Syrie, de nombreux Arabes s’interrogent sur le fait que les riches Etats pétroliers du Golfe n’ont jusqu’ici pas accueilli de demandeurs d’asile.

Avec l’expression en arabe pour « Recevoir les réfugiés est la demande du peuple » utilisée comme hashtag sur Twitter, les Saoudiens présents sur les réseaux sociaux se sont répandus en commentaires critiques et en caricatures, comme l’a rapporté le site Quartz.

L’activiste Iyad El-Baghdadi affirme que les Saoudiens sont outrés face à l’inactivité impitoyable qui est celle des gouvernements d’Arabie saoudite et d’autres gouvernements du Golfe. Celle-ci est aggravée par le fait que quelques-uns de ces pays ont investi des ressources considérables pour soutenir des factions en guerre dans des conflits directement responsables de la crise migratoire.

« Ces pays ne mettent à disposition aucun moyen institutionnel réel pour que leurs peuples émettent des revendications – ce n’est pas comme s’ils pouvaient faire appel à leurs députés, » affirme El-Baghdadi au site Internet Quartz, spécialisé dans l’économie.

« Ils ne peuvent pas sortir pour organiser des manifestations et ils ne peuvent pas commencer à collecter de l’argent (à cause des règles de sécurité). Donc propager un hashtag, c’est à peu près tout ce qu’ils peuvent faire ».

https://twitter.com/RamiAlLolah/status/638468293716779009

Après un tollé international la semaine dernière, les images du bébé syrien noyé Aylan Kurdi, dont le corps a été retrouvé sur une plage turque après que sa famille ait tenté en vain de s’enfuir, sont devenus un symbole de l’indignation ressentie dans le monde arabe.

D’autres hashtags gagnant en popularité sont « Un enfant syrien se noie » et « l’accueil des réfugiés syriens est une obligation pour le CCG [Conseil de coopération du Golfe] ».

https://twitter.com/OmarAlenezy/status/639303228065099776

La Ligue arabe s’est également attirée des critiques pour ne pas avoir accordé suffisamment d’attention à la question des réfugiés.

Ken Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, a affirmé sur son compte Twitter que les Etats du Golfe n’ont jusqu’ici pas accueilli de réfugiés syriens.

« Le partage de la charge n’a pas de sens dans le Golfe, et l’approche de l’Arabie Saoudite, des Émirats et du Qatar a été de signer un chèque et de laisser les autres régler le problème », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de Human Rights Watch pour la division Moyen-Orient et Afrique du Nord, citée dans un article du New York Times. « Maintenant, tout le monde se dit : ‘Cela n’est pas juste’ ».

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés évalue à environ six millions le nombre de personnes déplacées en quatre ans de guerre civile syrienne, avec plus d’un million de personnes ayant trouvé refuge au Liban, 600 000 en Jordanie, et 1,9 millions en Turquie. Des centaines de milliers d’autres se sont dirigées vers l’Irak, l’Egypte, et les pays d’Afrique du Nord.

Selon les chiffres d’Amnesty International, depuis décembre 2014, les six Etats du Golfe – Qatar, Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Koweït et Bahreïn – n’ont « offert aucune place aux réfugiés syriens ».

Les Etats du Golfe ont défendu leur position, affirmant que le financement qu’ils injectent dans des organisations humanitaires est décisif pour les conditions de vie dans les camps de réfugiés situés dans les pays d’accueil.

Le professeur de science politique Abdulkhaleq Abdulla, qui vient des Emirats arabes unis a déclaré que ce soutien financier ne doit pas être minimisé.

« S’il n’y avait pas les Etats du Golfe, ces millions de personnes seraient dans une situation beaucoup plus tragique que ce qu’ils connaissent actuellement » a-t-il dit au New York Times. « Pointer du doigt les pays du Golfe et dire qu’ils ne font rien : ce n’est tout simplement pas vrai ».

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