Rencontre cordiale entre le pape et Mahmoud Abbas au Vatican
Lors de son séjour à Rome, le dirigeant de l'Autorité palestinienne devrait également rencontrer la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le président Sergio Mattarella
Le pape François, qui a récemment intensifié ses critiques face aux opérations militaires israéliennes visant à anéantir le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, a reçu jeudi le dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas au Vatican avec lequel il a évoqué la situation humanitaire à Gaza.
Au cours d’une audience privée d’une demi-heure, les deux hommes, qui s’étaient déjà rencontrés à plusieurs reprises, sont apparus souriants et main dans la main, ont évoqué la paix et échangé des cadeaux, selon des images diffusées par le Vatican.
Abbas a ensuite rencontré le secrétaire d’État et n°2 du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, ainsi que le « ministre des Affaires étrangères » du Saint-Siège, Mgr Gallagher.
Les échanges ont porté sur l’aide de l’Église « pour aider [face] à la situation humanitaire très grave à Gaza », « le cessez-le feu », « la libération de tous les otages » et « l’importance de parvenir à la solution à deux États uniquement par le dialogue et la diplomatie », selon un communiqué du Vatican.
Cette rencontre intervient quelques jours après la diffusion d’une photo montrant le pape François prier devant une crèche au Vatican où le Christ repose sur une mangeoire recouverte d’un keffieh noir et blanc, le foulard arabe censé protéger du soleil et du sable qui est devenu un symbole du nationalisme palestinien.
Cette photo a suscité la protestation de l’ambassade israélienne près le Saint-Siège, qui a demandé à retirer le keffieh, ont indiqué à l’AFP des sources diplomatique et vaticane.
Fin novembre, devant des diplomates et des représentants religieux, le pape avait regretté que « l’arrogance de l’envahisseur » « l’emporte sur le dialogue » en « Palestine », une prise de position rare tranchant avec la tradition de neutralité du Saint-Siège.
Quelques jours plus tôt, il avait invité dans un livre à « étudier attentivement » si la situation à Gaza « correspond à la définition technique » de « génocide », une accusation fermement rejetée par Israël.
Fin septembre, le jésuite argentin avait déjà dénoncé un usage « immoral » de la force utilisée contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban et à Gaza.
Le Saint-Siège reconnaît depuis 2013 l’État de Palestine, avec lequel il entretient des relations diplomatiques, et soutient la solution à deux États.
Lors de son séjour à Rome, Abbas doit également rencontrer la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le président Sergio Mattarella.