La crèche du Vatican montrant l’enfant Jésus sur un keffieh a été retirée
Le Vatican n'a pas expliqué pourquoi la scène avait disparu - mais cette décision semble avoir été prise face au tollé
Une crèche saisonnière du Vatican a été retirée après les réactions suscitées par sa représentation de l’enfant Jésus allongé sur un keffieh – le foulard arabe censé protéger du soleil et du sable qui est devenu un symbole du nationalisme palestinien, ont rapporté mercredi les médias catholiques.
Le berceau recouvert d’un keffieh, qui était exposé dans la salle Paul VI, faisait partie d’une série de crèches collectivement intitulées « Nativité de Bethléem 2024 ». Elles ont été conçues par les artistes Johny Andonia et Faten Nastas Mitwasi, deux Palestiniens originaires de Bethléem, selon Vatican News.
Lors de l’inauguration de la scène samedi, le pape François avait appelé les croyants à « se souvenir des frères et sœurs qui, ici même [à Bethléem] et dans d’autres parties du monde, souffrent de la tragédie de la guerre ».
Selon le média Crux, le Vatican n’a pas expliqué pourquoi la scène avait été retirée et n’a pas répondu à la question de savoir si ce retrait constituait une déclaration politique.
Il ne s’agissait pas de la principale crèche exposée sur la place Saint-Pierre.
Le dévoilement de cette crèche provocatrice a fait suite à plusieurs déclarations du pape sur la guerre qui oppose Israël et divers groupes mandataires iraniens – des propos qui ont provoqué la colère de certains Juifs et Israéliens.
Le mois dernier, la publication d’extraits d’un livre d’entretiens avec François avait permis de prendre connaissance d’un appel du pontife à enquêter sur les actions militaires israéliennes contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza afin d’établir si elles « correspondent à la définition technique » du « génocide ».
Israël refuse catégoriquement que sa campagne soit qualifiée de cette manière dans le cadre de ce conflit, qui avait commencé le 7 octobre 2023, lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes, principalement des civils, et kidnappant 251 personnes qui avaient été prises en otage à Gaza. Les hommes armés s’étaient livrés à des atrocités, avec des violences sexuelles à grande échelle.
Dans une lettre écrite de sa main qui était adressée aux catholiques du Moyen-Orient à l’occasion du premier anniversaire du pogrom commis par le Hamas, aucune mention n’était faite du groupe terroriste palestinien ou de ses atrocités, pas davantage que des otages. Cette lettre était par ailleurs émaillée de passages de l’Évangile de Jean, souvent utilisés par le passé pour alimenter l’antisémitisme religieux.
Enfin, cette crèche laissait entendre que Jésus était palestinien, thèse qui avait déjà provoqué la colère des autorités israéliennes en 2013, lorsque le dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l’avait évoquée.