Report du prochain round de négociations Liban/Israël, dans l’impasse
L'annonce intervient après que Jérusalem a accusé Beyrouth de changer de position dans les négociations ; les deux parties continuent à rencontrer les médiateurs américains

La prochaine séance de négociations entre le Liban et Israël sur la démarcation de leur frontière maritime, initialement prévue cette semaine, a été reportée, a indiqué lundi à l’AFP une source militaire libanaise.
Ce report de la session prévue mercredi a été annoncé après qu’Israël a accusé le Liban de changer sa position dans les négociations.
« Nous avons été officiellement informés du report de la séance de négociations indirectes », a-t-elle ajouté sans fournir de nouvelle date.
La quatrième séance de pourparlers entre les deux voisins, toujours officiellement en guerre, était prévue mercredi 2 décembre. Son report a été demandé par les médiateurs américains, selon la source militaire.
Mais la visite du diplomate américain qui joue le rôle de médiateur prévue mercredi reste maintenue, et il rencontrera la délégation libanaise « pour essayer de trouver un terrain d’entente », a précisé la même source.
Cette annonce intervient alors que les discussions entre les représentants des deux pays à la frontière maritime semblent être dans l’impasse depuis quelques jours.

Un responsable israélien non nommé a confirmé l’information à Reuters, sans donner plus de détails.
Les deux pays, techniquement en état de guerre, ont entamé début octobre des négociations par l’intermédiaire de l’ONU et des Etats-Unis, sur une zone maritime contestée de 860 kilomètres-carrés selon une carte enregistrée auprès de l’ONU en 2011, mais que le Liban juge aujourd’hui erronée.
D’après l’analyste libanaise Laury Hayatan, le Liban avait demandé une zone supplémentaire de 1 430 km2 plus au sud, s’étendant dans une partie du champ gazier de Karish qu’Israël a confié à la société grecque Energean.
Les négociations sont particulièrement cruciales pour un Liban en plein effondrement économique, qui veut lever tous les obstacles à la prospection d’hydrocarbures en Méditerranée.
En 2018, Beyrouth a signé son premier contrat d’exploration avec un consortium international formé des groupes français Total, italien ENI et russe Novatek. Problème : une partie d’un des deux blocs concernés, le numéro 9, déborde sur la zone disputée avec Israël.

Depuis, Israël a accusé le Liban de changer de position dans les pourparlers sur la frontière maritime et a averti que cela pourrait conduire à une « impasse » qui serait préjudiciable à toute la région.
La semaine dernière, le ministre de l’Énergie Yuval Steinitz a invité le président libanais Michael Aoun à une rencontre en Europe pour des négociations directes. Le message est arrivé après que les deux hommes se sont échangé des piques sur Twitter au sujet des négociations.
Au début de ce mois, M. Aoun a exposé la position de son pays sur la frontière maritime, qui, selon lui, devrait « suivre une ligne partant du point terrestre de Ras Naqoura ».
La démarcation devrait être réalisée « selon le principe général connu sous le nom de ligne médiane, sans tenir compte de l’impact des îles côtières palestiniennes occupées », a tweeté le chef de l’État libanais, en référence au littoral israélien.