Retrait du permis de port d’arme pour plusieurs membres du groupe Frères d’armes
Les militants de l'organisation anti-refonte disent qu'on leur a demandé de rendre leurs armes suite à leur arrestation pendant une manifestation anti-réforme judiciaire
Au moins sept membres du mouvement de protestation anti-refonte « Frères d’armes » se sont vuS retirer leur permis de port d’arme, après avoir reçu des avis du ministère de la Sécurité nationale, dirigé par le chef du parti d’extrême droite, Otzma Yehudit, leur demandant de remettre leurs armes à un poste de police.
Le groupe « Frères d’armes » fait partie des organisations de protestation parmi les plus actives du pays depuis quelques mois. Il a notamment pris la tête d’un rassemblement enflammé devant le domicile du ministre de la Justice, Yariv Levin, à Modiin, mardi dernier.
Six membres du groupe ont été arrêtés après que des manifestants ont brûlé des pneus et bloqué des routes devant le domicile de Levin. Ils ont été par la suite assignés à résidence, interdits d’accès à Modiin, la ville natale de Levin, pendant 15 jours et interdits de participer à toute manifestation pendant 10 jours.
« Dans les semaines qui viennent, nous allons intensifier la lutte pour l’identité du pays, et la nation d’Israël doit, dans toute sa force, se joindre aux efforts pour sauvegarder la démocratie », ont déclaré les Frères d’armes dans un communiqué mardi.
Un jour plus tôt, Itzik Medina, membre de Frères d’armes, a été interpellé à son domicile et accusé de préparer des actes de violence, avant d’être relâché. Son interrogatoire a donné lieu à une manifestation bruyante devant le commissariat de police de Petah Tikva.
Hen Slutzky, membre du groupe de protestation, a déclaré au Times of Israel qu’à la mi-mai, il avait reçu un SMS, puis une lettre l’informant que son permis de port d’arme lui avait été retiré en raison d’une « exposition indécente et d’un comportement non normatif ». Il a remis son arme le 25 mai.
Slutzky, un major réserviste de Tsahal qui a combattu pendant la Seconde Guerre du Liban et qui est volontaire dans la Police des frontières pour effectuer des patrouilles dans les implantations, dit avoir été actif aux manifestations ces derniers mois.
Il fait partie de ceux qui ont organisé une manifestation en mars dans les bureaux de Jérusalem du Kohelet Policy Forum – un groupe de réflexion conservateur très impliqué dans la réforme judiciaire – en plaçant des sacs de sable et des fils barbelés à l’entrée des bureaux.
Slutzky dit avoir été arrêté et interrogé à la suite de cet incident, et s’être vu interdire l’accès à Jérusalem pendant 15 jours. L’enquête de police sur ses actions reste ouverte, a-t-il dit.
Yuval Hadar, militant de Frère d’armes, a également reçu un SMS à la mi-juin l’informant que son permis de port d’arme avait été révoqué. Hadar, qui est commandant d’une compagnie de parachutistes dans les forces de réserve, a déclaré qu’il avait été brièvement détenu puis relâché en mars après avoir bloqué l’autoroute Ayalon avec un groupe de manifestants anti-gouvernementaux.
Selon Hadar, le message qu’il a reçu faisait état d’une prétendue violation des règles datant d’il y a plusieurs années, ce qui lui paraît suspect puisqu’il a renouvelé son permis de port d’arme à plusieurs reprises depuis lors.
Hadar aurait déclaré à la police qu’il était un guide touristique agréé basé dans le sud et qu’il faisait régulièrement visiter le désert à des groupes d’enfants, après quoi la police lui a demandé de reporter la remise de son arme.
« Je pense qu’ils me harcèlent sans raison », a déclaré Hadar. Je leur ai expliqué que je devais partir en excursion avec des enfants cette semaine et la semaine prochaine, et un officier de police m’a dit : « Bon, n’apportez pas l’arme à la police maintenant, mais seulement à la fin de la prochaine excursion ».
La police a indiqué au Times of Israel qu’elle procédait à des examens réguliers des dossiers de police pour approuver ou refuser les permis de port d’arme. Mais elle a ajouté que la police israélienne n’était responsable que des recommandations, et que la décision finale revenait à la division des permis de port d’armes du ministère de la Sécurité nationale.
Selon la police, depuis le début de l’année, 607 permis de port d’arme ont été révoqués.
En février, Itamar Ben Gvir a annoncé un plan visant à faciliter les demandes de permis de port d’arme et à faciliter leur approbation, notamment en supprimant l’obligation de passer des entretiens pour les responsables de la sécurité, y compris les officiers de Tsahal.