Royaume-Uni : Hausse record des crimes de haine religieuse, attisée par le 7 octobre
Selon les chiffres annuels du ministère britannique pour l'Angleterre et le Pays de Galles, c'est la plus forte hausse depuis plus de dix ans ; les actes antisémites ont doublé - 3 282

Les crimes de haine religieuse en Angleterre et au Pays de Galles ont connu une hausse record de 25 % l’année dernière, alimentée par un pic après le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël qui a déclenché la guerre de Gaza, selon les données du gouvernement publiées jeudi.
Le chiffre annuel le plus élevé de crimes de haine religieuse depuis plus d’une dizaine d’années est dû à une augmentation des infractions « contre le peuple juif et, dans une moindre mesure, contre les musulmans » depuis les massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas dans le sud d’Israël l’année dernière, a déclaré le ministère britannique de l’Intérieur.
Au total, 140 561 crimes de haine – définis comme des infractions fondées sur la race, l’origine ethnique, la religion, l’orientation sexuelle, le handicap ou l’identité transgenre d’une personne – ont été enregistrés par la police au cours de la période de douze mois qui s’est achevée en mars.
La plupart – 98 799, soit 70 % – étaient motivés par la race.
Les chiffres globaux et les chiffres relatifs aux crimes de haine raciale sont en baisse de 5 % par rapport aux douze mois précédents.
En revanche, les crimes de haine religieuse sont passés de 8 370 en 2022-23 à près de 10 500, soit un record depuis la première publication de ces statistiques en 2012 et une progression de 25 % entre mars 2023 et mars 2024. Il s’agit principalement d’agressions verbales et intimidations.

Les crimes de haine contre la communauté juive ont plus que doublé entre mars 2023 et mars 2024, constituant désormais un tiers du total, pour atteindre 3 282, tandis qu’il y a également eu 3 866 crimes de haine contre les musulmans, en augmentation de 13 % sur la même période, soit près de 40 % du total.
« Les niveaux effroyables d’actes de haine antisémites et islamophobes décrits dans ces chiffres sont une tache sur notre société, et le gouvernement travaillera sans relâche pour s’attaquer à cette haine toxique partout où elle se trouve », a affirmé la ministre de l’Intérieur dans un communiqué. « Nous ne devons pas permettre que les événements au Proche-Orient se traduisent par une haine et des tensions accrues ici dans nos rues », a ajouté Yvette Cooper. « Ceux qui propagent ce poison – en ligne ou hors ligne – doivent faire face à la pleine force de la loi. »
Les dernières données ont été publiées quelques jours seulement après que des marches et des rassemblements pro-Israël et anti-Israël ont eu lieu dans tout le pays pour marquer le premier anniversaire du déchaînement barbare et sadique du Hamas dans le sud d’Israël et protester contre la guerre qui s’en est suivie à Gaza.
Les chefs religieux britanniques, notamment des communautés juives et musulmanes, ont appelé la population à rejeter « les préjugés et la haine sous toutes leurs formes ».
La police d’Angleterre et du Pays de Galles a enregistré une baisse des crimes de haine fondés sur l’orientation sexuelle, le handicap et contre les personnes transgenres.

« Lorsque le conflit fait rage en Israël, la haine anti-Israël augmente au Royaume-Uni », écrit le Community Security Trust (CST) sur le réseau social X, accompagné d’une synthèse de ses chiffres.
La semaine dernière, l’association avait annoncé un bilan record de 5 583 actes antisémites – agressions verbales, physiques ou menaces – au Royaume-Uni entre le 7 octobre 2023 et fin septembre 2024. Le CST, qui surveille l’antisémitisme en Grande-Bretagne, a alors souligné sur X que « lorsque le conflit fait rage en Israël, la haine anti-Juifs augmente au Royaume-Uni ». Le CST a ajouté que « les actes [antisémites] commençaient déjà à affluer avant les représailles militaires d’Israël » suite au pogrom du 7 octobre, qualifiant la situation de « sans précédent ».
Sur la même période, 4 971 actes anti-musulmans ont été recensés dans le pays par l’association de lutte contre l’islamophobie Tell MAMA.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.