Ryad : La normalisation dépend d’un cessez-le-feu à Gaza et de la création d’un État palestinien
La princesse Rima explique la position saoudienne en disant que "la sérénité doit prévaloir", a affirmé la princesse Rima Bint Bandar Al-Saoud
L’ambassadrice d’Arabie saoudite à Washington, Rima Bint Bandar Al-Saoud, déclare que la normalisation avec Israël ne sera possible que s’il y a un cessez-le-feu à Gaza et si un processus est lancé pour créer une voie claire vers un État palestinien.
La princesse a tenu ces propos lors d’une table ronde organisée dans le cadre du Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
« Je pense que la chose la plus importante à réaliser est que le royaume n’a pas placé la normalisation au cœur de sa politique. Il a placé la paix et la prospérité au cœur de sa politique », affirme-t-elle.
« Le royaume a été très clair. Tant qu’il y a de la violence sur le terrain et que les tueries se poursuivent, nous ne pouvons pas parler du lendemain. »
La princesse Rima explique la position saoudienne en disant que « la sérénité doit prévaloir ».
« Il y a des traumatismes et de la douleur des deux côtés. Je ne peux pas revenir en arrière. Mais ce que nous pouvons faire, c’est cesser le feu maintenant. »
La princesse Rima se dit « profondément préoccupée » par une escalade qui pourrait renvoyer la région « à l’âge de pierre ».
Ses propos ne font que confirmer les informations publiées la semaine dernière selon lesquelles le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a indiqué au secrétaire d’État américain Antony Blinken que Ryad était toujours intéressé par une normalisation des liens avec Israël, mais que celle-ci serait subordonnée à des mesures prises par Israël visant à la création éventuelle d’un État palestinien.
Blinken a présenté la proposition au Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui l’a rejetée.
L’Arabie saoudite n’a jamais reconnu Israël et n’a pas rejoint les accords d’Abraham de 2020 qui ont vu ses voisins du Golfe, Bahreïn et les Emirats arabes unis, ainsi que le Maroc, nouer des relations officielles avec Israël.
L’administration américaine, à l’initiative de ces accords, a ensuite encouragé l’Arabie saoudite à y adhérer.
« Chaque jour, nous nous rapprochons » d’un accord avec Israël, avait déclaré en septembre le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, dans une interview avec la chaîne américaine Fox News.
Il avait néanmoins insisté sur le fait que la question palestinienne demeurait « très importante » pour son pays.
Plus tôt cette semaine, également à Davos, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, a déclaré que Ryad restait ouvert à la possibilité d’établir des liens avec Israël, tout en soulignant la nécessité d’un cessez-le-feu et de la création d’un Etat palestinien.