Sameh Choukri : la démilitarisation de Gaza n’est pas à l’ordre du jour
Le ministre égyptien des Affaires étrangères déclare que la priorité du Caire reste le maintien du cessez-le-feu
Si l’Égypte concentre ses efforts afin que les violences de cet été à Gaza ne se répètent pas, elle ne cherche cependant pas encore à démilitariser complètement la zone, a affirmé le ministre égyptien des Affaires étrangères dans une interview publiée lundi.
“Nous avons réussi à stabiliser le cessez-le-feu durant les négociations, et nous comptons bien poursuivre nos efforts afin de parvenir à un accord qui garantisse qu’il n’y aura pas de reprise des violences” déclara Sameh Choukri au quotidien Al-Hayat.
Il ajouta cependant que la démilitarisation de la bande de Gaza, l’un des objectifs majeurs d’Israël, est une question qui devra être abordée au cours des prochaines négociations pour un accord durable de paix entre Israël et les Palestiniens.
“J’espère que les évènements à Gaza encourageront la communauté internationale à rechercher et garantir un accord permanent et à résoudre le conflit israélo-palestinien”, a-t-il affirmé.
Depuis qu’un cessez-le-feu négocié par l’Égypte à la fin du mois d’août a mis un terme à sept semaines de conflit entre Israël et le Hamas, les parties se sont rencontrées une fois au Caire et ont décidé d’un prochain rendez-vous fin octobre afin de poursuivre les négociations dans l’espoir d’aboutir à un accord permanent.
De nombreux leaders palestiniens, israéliens et internationaux, notamment américains et égyptiens, ont formulé le souhait que les pourparlers de cessez-le-feu avec Gaza puissent être utilisés comme prétexte pour remettre à la table des négociations l’idée d’un État palestinien indépendant.
Cependant, l’espoir d’un dialogue de paix renouvelé se serait éloigné lorsque, la semaine dernière, les factions palestiniennes du Fatah et du Hamas ont annoncé une percée dans le processus de réconciliation qui a vu le Hamas accepter de céder le contrôle administratif de la bande de Gaza à un gouvernement d’union sur lequel les parties se seraient mises d’accord au mois de mars.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a cependant insisté sur le fait qu’il ne négocierait pas avec un gouvernement d’union soutenu par le Hamas.
Les efforts de reconstruction pourraient bénéficier d’un tel accord, cependant, comme l’a affirmé un officiel palestinien au Times of Israel dimanche, le Hamas a également autorisé les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne à se déployer le long des frontières et des points de passage.
Ceci constitue l’une des conditions imposées par l’Égypte avant d’ouvrir le point de passage de Rafah qui permet l’entrée de matériel de reconstruction dans la bande de Gaza.
Avi Issacharoff a contribué à cet article.