Selon les Palestiniens, un jeune américano-palestinien aurait été tué par Tsahal en Cisjordanie
Selon les autorités locales, Tawfiq Hijazi, 17 ans, a été abattu par l'armée israélienne près de Ramallah lors de jets de pierres. Washington se dit « très préoccupé »
Un Américain d’origine palestinienne âgé de 17 ans a été abattu vendredi par des soldats israéliens lors d’affrontements dans le nord de Ramallah, en Cisjordanie, ont annoncé les autorités palestiniennes de la santé.
Le jeune homme, présenté par l’agence de presse palestinienne WAFA sous l’identité de Tawfiq Hafiz Hijazi, aurait pris une balle dans la tête lors d’une confrontation, vendredi soir, avec des soldats israéliens à Al-Mazraa Al-Sharqiya, en Cisjordanie – des heurts qui ont été marqués par des jets de pierres, selon Reuters.
WAFA a indiqué que Hijazi, grièvement blessé, avait succombé à ses blessures à l’hôpital palestinien de Ramallah.
L’armée israélienne n’a pas souhaité commenter cette information.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a déclaré que les États-Unis étaient « très préoccupés » par la nouvelle de la mort de Hijazi.
M. Kirby a précisé que les États-Unis étudiaient les circonstances ayant entraîné la mort du jeune homme.
Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, des individus sont en train de quitter les lieux de l’incident en portant Hijazi.
فلسطينيون يحملون شابا أصيب برصاص الاحتلال في بلدة المزرعة الشرقية بالضفة الغربية pic.twitter.com/coRu1oqW3j
— الجزيرة فلسطين (@AJA_Palestine) January 19, 2024
Vendredi déjà, toujours selon WAFA, des soldats israéliens avaient, semble-t-il, blessé un jeune homme âgé de 18 ans à Kafr Nima, en Cisjordanie, à l’Ouest de Ramallah. Selon cette source, les blessures avaient également été infligées par des tirs à balles réelles.
Depuis l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier contre le sud d’Israël, l’armée israélienne mène des opérations antiterroristes de grande envergure en Cisjordanie, de crainte que le Hamas ne fasse dégénérer la situation en Cisjordanie alors que l’armée israélienne est occupée à combattre dans la bande de Gaza.
Ces opérations ont mené à l’arrestation de près de 2 600 Palestiniens, dont la moitié sont liés au Hamas. Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, plus de 300 Palestiniens de Cisjordanie ont été tués par l’armée israélienne depuis le 7 octobre. Une opération, à Jénine, a coûté la vie à une policière israélienne ce mois-ci.
Depuis l’assaut brutal du Hamas, l’ONG israélienne de défense des droits de l’homme Yesh Din a répertorié 242 cas de violence de résidents d’implantations juifs et des dizaines de maisons et véhicules palestiniens incendiés.
Ce n’est pas la première fois que la mort d’un Américano-Palestinien, tué par des soldats israéliens, perturbe les relations entre les deux pays. En janvier 2022 déjà, Omar Asad, un Américain d’origine palestinienne âgé de 78 ans, était mort peu de temps après avoir été interpelé avec violence par des soldats de la brigade Netzah Yehuda.
Au moment des faits, les États-Unis avaient dit attendre de l’armée israélienne une « enquête criminelle approfondie ». Lorsque l’armée israélienne a mis fin à son enquête, sans inculpation criminelle, le porte-parole du Département d’État avait déclaré que les États-Unis exigeaient davantage d’informations de la part du gouvernement israélien.
En mai, la même année, la célèbre journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh, elle aussi américano-palestinienne, avait été tuée, prise entre deux feux lors d’une opération de Tsahal dans Jénine. A la suite de cet incident, le Département d’État américain avait demandé à Israël de revoir ses règles d’ouverture de feu, demande ignorée par le Premier ministre de l’époque, Yair Lapid.
L’armée israélienne avait par la suite présenté ses excuses pour la mort de la journaliste.