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Sortant de son silence, l’AIPAC soutient la loi Taylor Force

Vingt-quatre heures avant qu'un groupe puissant du sénat n'examine le projet de loi, le lobby pro-israélien affirme que les indications de protection des programmes humanitaires et de la coopération sécuritaire l'ont déterminé à soutenir le texte

Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

Des membres de la branche armée du Hamas pendant les funérailles de Mazen Foqaha à Gaza Ville, le 25 mars 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)
Des membres de la branche armée du Hamas pendant les funérailles de Mazen Foqaha à Gaza Ville, le 25 mars 2017. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

WASHINGTON — Vingt-quatre heures avant que la Commission des affaires étrangères du Sénat n’examine une version révisée d’une mesure qui couperait le financement américain à l’Autorité palestinienne en cas de maintien des versements effectués aux terroristes et à leurs familles, le plus puissant lobby pro-israélien de Washington a rompu le silence et a fait part de son soutien au projet de loi.

L’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) a vivement recommandé au groupe mercredi de voter en faveur de la loi Taylor Force alors que les membres du panel doivent se rencontrer jeudi et que le texte est à l’ordre du jour. Cette adoption permettrait à la législation d’être présentée devant la chambre du Sénat.

Au cours des derniers mois – depuis que le sénateur républicain de Caroline du Sud Lindsey Graham a présenté la motion au mois de février – l’AIPAC s’est abstenu de soutenir explicitement le projet, disant plutôt simplement appuyer son objectif principal.

Mais après que le Sénat a dévoilé une version révisée mardi, l’AIPAC a fait part de son soutien à la législation.

Le nouveau texte incorpore certaines des inquiétudes exprimées parmi les membres de la commission, notamment la poursuite des financements à l’AP en ce qui concerne les efforts humanitaires et la coopération sécuritaire, mais il n’inclut plus de dispense qui permettrait au président américain de ne pas respecter la loi pour ses raisons de sécurité nationale.

L’AIPAC a fait savoir mercredi que ces dispositions avaient été essentielles pour gagner son appui.

« La loi Taylor Force n’affecte pas le financement américain à la coopération sécuritaire et ne coupe pas les programmes humanitaires si le gouvernement américain peut certifier que l’AP prend des mesures crédibles pour mettre un terme aux violences contre les Israéliens et les Américains », a déclaré le groupe sur Twitter.

L’AIPAC a envoyé une lettre aux sénateurs leur recommandant vivement de soutenir le projet de loi sous sa nouvelle mouture.

« Nous avons l’espoir que les nouvelles indications de la Commission des relations étrangères du Sénat sauront produire un projet de législation fort, bipartisan, qui enverra un message très clair à l’Autorité palestinienne : Cessez ces paiements aux terroristes et à leurs familles ou votre aide sera retirée ».

D’autres dispositions appellent « tous les pays donateurs » à « cesser un soutien budgétaire » direct jusqu’à ce que l’Autorité palestinienne mette un terme à tous les paiements qui incitent au terrorisme, et exigent de l’AP la suppression de toutes les lois qui entraînent l’indemnisation des terroristes.

De plus, le Département d’état sera dans l’obligation de produire un rapport annuel et déclassifié qui détaillera les pratiques de l’AP concernant les paiements en liquide qui viennent récompenser les terroristes.

Taylor Force, 29 ans, étudiant en thèse à l’université Vanderbilt, a été tué le 8 mars 2016 dans une attaque terroriste à Jaffa. (Crédit : Facebook)
Taylor Force, 29 ans, étudiant en thèse à l’université Vanderbilt, a été tué le 8 mars 2016 dans une attaque terroriste à Jaffa. (Crédit : Facebook)

Le projet de loi porte le nom d’un ancien officier de l’armée américaine mortellement blessé à l’arme blanche par un terroriste palestinien alors qu’il visitait Tel Aviv au mois de mars 2016.

Le président américain Donald Trump a annoncé le mois dernier qu’il soutenait l’objectif poursuivi par la loi mais qu’il ne la soutiendrait pas explicitement. Ce qui était le cas, en effet, avant la diffusion de la dernière version.

« Tandis que l’administration souscrit aux objectifs de haut niveau de la loi Taylor Force, cette dernière se trouve actuellement entre les mains du Congrès et nous continuerons à surveiller étroitement les spécificités de cette législation », avait ainsi indiqué le mois dernier un haut-responsable de l’administration au Times of Israël.

Le président américain Donald Trump, à gauche, et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pendant une conférence de presse conjointe au palais présidentiel de Bethléem, en Cisjordanie, le 23 mai 2017. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)
Le président américain Donald Trump, à gauche, et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pendant une conférence de presse conjointe au palais présidentiel de Bethléem, en Cisjordanie, le 23 mai 2017. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

Pendant des mois, la Maison Blanche avait gardé le silence sur ce sujet, menant certains membres du Capitole à s’interroger sur une éventuelle crainte de Trump et de son équipe que cette législation ne vienne entraver leurs tentatives de négocier un accord de paix israélo-palestinien, que l’administration Trump a toujours considéré comme étant l’ « une des plus importantes priorités ».

Trump a toutefois défié le président de l’AP, Mahmoud Abbas, sur la question des paiements effectués aux terroristes durant leurs rencontres à Washington et à Bethléem au mois de mai.

Certaines spéculations avaient émergé sur le fait que le gouvernement israélien ne soutiendrait pas cette mesure. L’ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Ron Dermer, s’est efforcé de dissiper ces soupçons lors d’un discours prononcé il y a deux semaines devant l’organisation Christians United for Israël.

« Israël pense que les Etats-Unis devraient mettre fin à l’aide économique à tout gouvernement qui paie des gens pour tuer des Juifs », a-t-il dit pendant la conférence annuelle de Christians United for Israël. « Point final ».

« Je peux vous assurer qu’Israël n’est pas le moins du monde préoccupé par l’adoption de la loi Taylor Force », avait-il ajouté. « Israël serait préoccupé si le Taylor Force Act n’était pas adopté ».

Selon un rapport israélien qui a été récemment publié, le budget de l’Autorité palestinienne en 2017 concernant les paiements aux détenus dans les prisons israéliennes et aux « familles de martyrs » équivaut à la moitié de l’aide étrangère attendue par Ramallah cette année.

Selon le budget 2017 du ministère des Finances de l’AP qui a été publié sur son site internet, au début du mois de juin, les versements effectués aux Palestiniens incarcérés ou relâchés, dont un grand nombre a été emprisonné pour terrorisme, s’élèveront cette année à 552 millions de shekels.

Les Etats-Unis attribuent actuellement à l’AP 500 millions de dollars d’aide annuelle. La législation n’autoriserait le transfert que du montant attribué pour l’aide sécuritaire, à savoir approximativement 60 millions de dollars.

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