Synagogue au Texas : le vendeur de l’arme du preneur d’otages arrêté
Malik Akram a acheté un pistolet semi-automatique 2 jours avant la prise d'otages et avait dit au vendeur qu'il avait besoin "d'intimider" quelqu'un qui lui devait de l'argent

Le bureau du procureur des États-Unis pour le district nord a inculpé Henry « Michael » Williams d’un crime fédéral lié aux armes à feu pour avoir vendu à Malik Faisal Akram l’arme qu’il a utilisée pour prendre en otage quatre fidèles de la Congrégation Beth Israel à Colleyville, Texas, le 15 janvier, a déclaré le département de la Justice dans un communiqué.
Akram a libéré l’un des otages à mi-parcours et les trois autres se sont échappés au bout de 11 heures, avant que des agents du FBI ne fassent irruption dans la synagogue et ne tuent le ressortissant britannique de 44 ans au cours d’un assaut.
Jusqu’à l’annonce de mercredi, on ignorait comment Akram s’était procuré l’arme utilisée. Le président américain Joe Biden avait déclaré aux journalistes que l’attaquant « l’aurait… acheté dans la rue ».
Williams, 32 ans, est un criminel qui avait déjà été condamné pour agression aggravée avec une arme mortelle et tentative de possession d’une substance contrôlée, selon le département de la Justice.

Williams rejoint quatre autres suspects qui ont été arrêtés dans le cadre de la prise d’otages, bien que ces quatre personnes aient toutes été interpellées par les autorités au Royaume-Uni, où Akram vivait. Deux de ces suspects ont été arrêtés plus tôt mercredi, tandis que les deux autres ont été relâchés.
« Ils restent en détention pour être interrogés », a précisé la police de Manchester sur Twitter.
Cette dernière avait déjà arrêté quatre hommes pour les interroger dans le cadre de cette enquête.
La déclaration du département de la justice ne précise pas quand exactement Williams a été arrêté. Il a été interrogé par des agents du FBI le 16 janvier, lorsqu’il s’est souvenu avoir rencontré un homme à l’accent britannique.

« Les agents ont à nouveau interrogé le prévenu le 24 janvier, après qu’il a été arrêté pour un mandat d’arrêt non exécuté », indique le communiqué.
« Après avoir vu une photo de M. Akram, M. Williams a confirmé avoir vendu à M. Akram l’arme de poing à une intersection dans le sud de Dallas », poursuit le département de la Justice. « L’analyse des enregistrements des téléphones portables des deux hommes a montré que les deux téléphones étaient à proximité immédiate le 13 janvier. »
Williams a été accusé d’être un criminel en possession d’une arme à feu mardi, par le biais d’une plainte au pénal.
Williams a vendu à Akram un pistolet semi-automatique Taurus G2C le 13 janvier, soit deux jours avant la prise d’otages. Williams a révélé aux agents qu’Akram lui avait dit qu’il avait besoin de l’arme pour « intimider » quelqu’un qui lui devait de l’argent.

Expliquant l’accusation portée contre lui, le bureau du procureur des États-Unis pour le district nord du Texas a déclaré : « Les lois fédérales sur les armes à feu sont conçues pour empêcher les armes de tomber entre des mains dangereuses. En tant que criminel condamné, M. Williams n’avait pas le droit de porter, d’acquérir ou de vendre des armes à feu. »
« Qu’il ait été au courant ou non des intentions néfastes de son acheteur est largement hors de propos – les criminels ne peuvent pas avoir d’armes à feu, point final, et le ministère de la Justice s’engage à poursuivre ceux qui le font », ajoute la déclaration.
Williams a comparu pour la première fois devant la juge Renée H. Toliver, mercredi, et sa détention provisoire a été prolongée jusqu’au 31 janvier.
Selon des médias britanniques, Malik Faisal, qui vivait à Blackburn, dans le nord de l’Angleterre, avait fait l’objet en 2020 d’une enquête du service de renseignement intérieur (MI5) du Royaume-Uni, qui avait conclu à une absence de menace.

Il avait dit qu’il priait depuis « deux ans » pour mourir en martyr, lors d’un échange avec son frère révélé par le journal The Jewish Chronicle.
Le président des Etats-Unis a confirmé qu’Akram avait « insisté pour obtenir la libération de quelqu’un qui est en prison depuis dix ans », et avait « tenu des propos antisémites et anti-Israël ».
Selon plusieurs médias américains, il réclamait la libération d’Aafia Siddiqui, une scientifique pakistanaise condamnée en 2010 par un tribunal fédéral de New York à 86 ans de prison pour avoir tenté de tirer sur des militaires américains alors qu’elle était détenue en Afghanistan.