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Trump : « personne n’expulse le moindre Palestinien »

Le président précise pour la première fois que les habitants de Gaza ne seront pas contraints de quitter l'enclave ; Steve Witkoff rencontre les ministres des Affaires étrangères de pays arabes

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le président américain Donald Trump rencontrant le Premier ministre irlandais Micheal Martin, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 12 mars 2025. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)
Le président américain Donald Trump rencontrant le Premier ministre irlandais Micheal Martin, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 12 mars 2025. (Crédit : Mandel Ngan/AFP)

Le président américain Donald Trump semble avoir changé d’avis en affirmant mercredi que son plan concernant la bande de Gaza n’impliquait pas d’expulser les Palestiniens.

Lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre irlandais Michael Martin depuis le Bureau ovale, un journaliste a interrogé ce dernier au sujet du plan de Trump visant à « expulser les Palestiniens de Gaza ».

« Personne n’expulse le moindre Palestinien », a alors répondu Trump.

Lorsque Trump a présenté cette idée en février, lors de la visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, il a déclaré que la population de la bande de Gaza, qui compte environ 2 millions de personnes, serait relocalisée de manière « permanente ».

Lorsqu’on lui a demandé si cela se ferait par la force, Trump avait alors insisté sur le fait qu’aucun habitant de Gaza ne souhaitait rester dans cette enclave déchirée par la guerre.

Le refus de Trump, depuis un mois, de préciser que la relocalisation des habitants de Gaza se ferait sur une base volontaire l’a placé à la droite du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de ses alliés d’extrême-droite, qui ont insisté sur le fait que les Palestiniens ne seraient pas forcés de partir et que ceux qui le souhaitent bénéficieraient d’un soutien.

L’Égypte a dit apprécier les nouvelles remarques de Trump.

« Cette position reflète une compréhension de la nécessité d’empêcher une nouvelle détérioration de la situation humanitaire à Gaza et de l’importance de trouver des solutions justes et durables à la question palestinienne », a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères.

« Nous apprécions les déclarations du président américain confirmant que les habitants de la bande de Gaza ne sont pas tenus de quitter leur patrie », a de son côté écrit Hussein al-Sheikh, secrétaire général de l’OLP sur son compte X.

La Jordanie a « salué les propos tenus mercredi par le président américain », soulignant « l’importance de parvenir à une paix juste et durable […] conformément à la solution de deux États », palestinien et israélien, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le porte-parole du groupe terroriste palestinien du Hamas, Hazem Qassem, s’est félicité de ce qu’il considère comme un recul de Trump par rapport à sa précédente position, l’exhortant à ne pas s’aligner sur la vision de « l’extrême-droite sioniste ».

« Si les déclarations du président américain Trump représentent un recul par rapport à toute idée de déplacement de la population de la bande de Gaza, elles sont les bienvenues », a déclaré Qassem.

Bien que Trump ait défendu son plan de manière plus générale, le travail de mise en œuvre a été limité et plusieurs de ses principaux conseillers ont insisté sur le fait que l’objectif était essentiellement de pousser les alliés arabes des États-Unis à présenter leur propre proposition pour la gestion de la bande de Gaza après la guerre.

L’Égypte a ainsi présenté son plan la semaine dernière, qui a été approuvé par la Ligue arabe lors d’un sommet au Caire.

Ce plan prévoit qu’un comité temporaire de technocrates palestiniens indépendants dirige Gaza pendant six mois avant de transférer le contrôle de l’enclave à l’Autorité palestinienne.

La proposition prévoit le déploiement de troupes internationales de maintien de la paix à Gaza par le biais d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans l’intervalle, l’Égypte et la Jordanie formeraient des officiers de police de l’Autorité palestinienne, afin qu’ils puissent ensuite être envoyés pour faire respecter la loi et l’ordre dans la bande de Gaza.

Le plan divise Gaza en sept zones différentes et envisage que chacune d’entre elles soit reconstruite consécutivement de manière à permettre à tous les Palestiniens de rester dans la bande de Gaza pendant le processus. Cela va à l’encontre des commentaires de Trump et d’autres responsables américains qui insistent sur le fait que la bande de Gaza ne sera pas sûre pour les Palestiniens pendant les 10 à 15 années que prendra sa reconstruction, notamment en raison des munitions non explosées et de l’état de ruines de l’enclave.

Le plan ne mentionne pas le Hamas nommément, mais soutient que la question et le sort des groupes armés à Gaza ne peuvent être pleinement traités que dans le cadre d’un processus politique visant à établir un État palestinien.

Toutefois, dans une déclaration approuvant le plan égyptien, la Ligue arabe a affirmé que la sécurité de Gaza « reste une responsabilité exclusive des institutions palestiniennes légitimes, conformément au principe d’une seule loi et d’une seule armée légitime », indiquant ainsi que la présence de groupes armés autres que les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne ne serait pas acceptée.

L’absence de mention explicite du Hamas et du désarmement a contrarié l’administration Trump, qui considère que le retrait du groupe terroriste du pouvoir est essentiel pour garantir la reconstruction de Gaza et éviter de retomber dans le cycle de guerre qui affecte l’enclave depuis des années.

Les partenaires arabes de Washington s’opposent au Hamas à des degrés divers, mais ont préféré adopter une approche moins publique du retrait progressif de l’organisation terroriste de Gaza, tout en faisant valoir que le désarmement du Hamas ne sera pas possible en l’absence d’une initiative politique plus large visant à créer un État palestinien.

L’envoyé spécial américain pour le Proche-Orient Steve Witkoff (deuxième à gauche) rencontre les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Qatar, d’Égypte et de Jordanie aux côtés du conseiller du Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Hussein al-Sheikh, à Doha, le 12 mars 2025. (Ministère des Affaires étrangères du Qatar)

La semaine dernière, l’envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, a qualifié le plan égyptien de « premier pas de bonne volonté » présentant « de nombreuses caractéristiques convaincantes ». Ces remarques étaient plus positives que celles des porte-parole du département d’État et du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, qui ont qualifié le plan arabe « d’inadéquat ».

Witkoff est pourtant largement considéré comme la personnalité la plus influente de l’administration sur les questions relatives au Moyen-Orient et au-delà, à l’exception de Trump lui-même, qui a exprimé à plusieurs reprises sa confiance en son envoyé.

Witkoff a rencontré mercredi à Doha les ministres des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Qatar, de l’Égypte et de la Jordanie pour discuter du plan arabe.

Le groupe a accepté de poursuivre les consultations avec Witkoff concernant le plan égyptien, ont-ils indiqué dans une déclaration commune publiée à l’issue de leur réunion.

Le principal conseiller du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Hussein al-Sheikh, qui avait rencontré Witkoff pour la dernière fois en janvier à Ryad, s’est joint aux ministres des Affaires étrangères.

Des Palestiniens marchent dans un quartier dévasté de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, avant le repas de rupture du jeûne de l’iftar pendant le mois du ramadan, le 9 mars 2025. (Crédit : Omar AL-QATTAA / AFP)

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