Un appel au boycott d’une casheroute alternative produit l’effet inverse
Après que l'organisation Chotam a pris pour cible Pasta Basta sur Facebook, des milliers de personnes se sont engagées à manger dans les succursales de la chaîne
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Lorsque l’organisation Chotam, qui dit travailler « pour remettre le judaïsme à l’ordre du jour public », a attaqué sur Facebook la chaîne de restaurants Pasta Basta, lui reprochant de travailler avec l’organisme de supervision cacher non-conventionnelle Tzohar plutôt qu’avec le grand rabbinat et en détournant ironiquement son nom en « Pasta Basa » – argot pour dire « décevant » – des milliers de personnes ont réagi en prévoyant de se rendre à Pasta Basta pour un repas le même jour.
Il s’agissait d’un autre défi lancé par les partisans du grand rabbinat, qui est impliqué dans une longue bataille contre les efforts de la base pour arracher le contrôle du processus de supervision casher en Israël à l’organe ultra-orthodoxe nommé par l’État.
Pasta Basta, une chaîne de bars à pâtes qui a été créée sur le marché Mahane Yehuda de Jérusalem et qui compte maintenant huit restaurants, a été l’un des premiers restaurants à passer de la supervision de casheroute du Grand rabbinat à celle de Private Supervision, une autorité privée de casheroute.
Lorsque Private Supervision, dirigée par le rabbin Aaron Leibowitz, a annoncé à la fin février qu’elle remettrait son contrôle alimentaire à l’autorité de Tzohar, Pasta Basta a accepté.
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Posted by חותם – יהדות על סדר היום on Sunday, April 22, 2018
Private Supervision, connu en hébreu sous le nom de Hashgacha Pratit, travaillait avec Tzohar depuis plusieurs mois pour la mise en place de la nouvelle autorité, et Rabbi Oren Duvdevani, qui dirigeait Hashgacha Pratit, dirige maintenant l’initiative de Tzohar.
L’organisation religieuse et sioniste Tzohar vise à combler le fossé entre les Israéliens laïques et religieux en trouvant des alternatives au rabbinat sur des sujets tels que les mariages juifs, les offices de prière et maintenant, la supervision casher.
La transition de Hashgacha Pratit à Tzohar fait suite à une décision de la Cour suprême de justice en septembre selon laquelle les restaurateurs ont été autorisés à informer leur clientèle qu’ils servent de la nourriture cachère même s’ils ne se désignent pas explicitement comme un « établissement casher ».
La décision, qui était perçue comme une brèche dans le contrôle du rabbinat sur le processus de supervision de la casheroute, a ouvert la voie à la nouvelle section des supervisions de Tzohar, mais exigera également qu’elle fournisse une explication détaillée des normes casher dans tous ses restaurants.
Chotam a écrit sur Facebook que la branche Pasta Basta de Petah Tikva était un lieu de rencontre pour les jeunes religieux, mais que la chaîne « a jeté du sable dans les yeux des clients » en se débarrassant de la supervision du rabbinat et en utilisant Tzohar à la place.
« Comme si votre politique à Jérusalem ne suffisait pas, vous essayez encore une fois de tromper le rabbinat et le public qui mange casher pour qui il est important de rester fidèle à la surveillance institutionnelle de la casheroute », a posté Chotam sur Facebook.
« Encore une fois, vous avez choisi de suivre ces organisations fantasques qui sont encensées par les Juifs réformés et critiquées par de nombreux rabbins de premier plan. Nous voterons avec nos pieds. »
En réponse, plus de 4 000 personnes ont fustigé Chotam et ont dit qu’ils allaient manger à Pasta Basta.
Haim Avrahami, le patron de Pasta Basta, a déclaré que la chaîne de restaurants avait décidé de ne pas commenter cet incident.
A Tzohar, un porte-parole a déclaré qu’ils avaient reçu un soutien écrasant de la part des Israéliens qui tiennent à la casheroute et de ceux qui reconnaissent l’importance de la supervision comme une des principales valeurs juives.
« Nous sommes fiers de constater que la demande des restaurants cherchant à obtenir notre supervision est en constante augmentation », a déclaré Tzohar en réponse.