Un centre Habad pour mettre fin à la vague de froid rabbinique en Islande
Sans se laisser décourager par l'interdiction de la circoncision, un rabbin et sa femme vont créer une synagogue et un bain rituel, pour la première fois sur l’île aux 250 Juifs
(JTA) – Le mouvement hassidique Habad envoie des émissaires, un rabbin et sa femme, en Islande, une nation insulaire de 250 juifs où l’abattage rituel des animaux est illégal et où la circoncision est sur le point de devenir hors la loi.
Rabbi Avi Feldman, 27 ans, de Brooklyn, New York, et son épouse Mushky, née en Suède, devraient s’installer à Reykjavík, la capitale la plus septentrionale du monde, cette année, a déclaré le couple à JTA la semaine dernière.
L’annonce a eu lieu le mois dernier après que des députés de quatre partis politiques en Islande ont présenté un projet de loi interdisant la circoncision non médicale des garçons de moins de 18 ans, assimilant cette pratique, courante chez les Juifs et les Musulmans, à la mutilation génitale féminine, l’excision, répandue dans certaines communautés musulmanes africaines.
« Nous espérons faire connaître la signification et l’importance de la Brit Milah », a déclaré le rabbin à JTA, en utilisant le mot en hébreu pour la circoncision rituelle juive, qui est généralement effectuée sur les garçons à l’âge de huit jours.
« Nous espérons apporter cette prise de conscience aux Islandais locaux et en particulier aux députés dans leur décision sur les lois, qui, nous l’espérons, auront une clause d’exemption religieuse. »
Le rabbin Feldman et son épouse sont arrivés en Islande en décembre et ont organisé une célébration de Hanukkah pour la communauté, composée de quelques habitants locaux et d’expatriés juifs des États-Unis et
d’Israël. Le couple espère mettre en place un cadre éducatif pour les enfants juifs, une synagogue et un mikveh, ou bain rituel juif, pour la première fois en Islande, une nation de quelque 300 000 habitants.
Un porte-parole du mouvement Habad a déclaré que l’Islande est l’une des rares capitales européennes sans synagogue.
L’absence d’infrastructures pour les communautés juives peut être considérée comme « un défi », a déclaré le rabbin, « mais c’est aussi une formidable opportunité de mettre en place une communauté vibrante », a-t-il déclaré.
Néanmoins, les Juifs locaux ont célébré des fêtes en Islande sans rabbin résident, souvent avec l’aide d’étudiants de yeshiva et de rabbins Habad, venus spécialement pour l’occasion, a dit Rabbi Feldman, qualifiant cela de « inspirant et très spécial ».
Malgré l’interdiction de l’abattage rituel en Islande depuis des décennies, « le pays a en réalité beaucoup plus de produits casher que beaucoup ne le pensent », a déclaré le rabbin Feldman. C’est parce que l’île dépend des importations en provenance d’Europe et des États-Unis, « donc cela signifie que vous pouvez trouver des produits avec une étiquette casher dans votre supérette classique », explique-t-il.
Mushky Feldman, qui a grandi à Göteborg, en Suède, a déclaré qu’elle attendait avec impatience « d’apporter la lumière du judaïsme dans l’un des endroits les plus sombres du monde », une référence à Reykjavík qui bénéficie de seulement 4,5 heures de lumière en janvier. « Mais le lever du soleil arrive après 11 heures, ce qui signifie que nous aurons l’occasion de voir le lever du soleil tous les jours », a-t-elle précisé. En été, Reykjavík a des journées comprenant 18 heures de jour.
Les Feldman se rendront à Reykjavík le mois prochain pour organiser un seder de Pessah, ont-ils annoncé.