Un cours de pilotes d’hélicoptères écourté après le refus d’instructeurs de se présenter
18 des 40 réservistes de la formation ont suspendu leur service volontaire pour protester contre la refonte ; après évaluation, Netanyahu dit "accepter" les recommandations de l'armée
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée de l’air israélienne a réduit le nombre d’heures de vol dans l’un des cours de sa formation de pilotage d’hélicoptère, selon un article publié dimanche, après que près de la moitié des instructeurs – des réservistes volontaires – ont refusé de se présenter à leur poste en signe de protestation contre la refonte judiciaire du gouvernement.
Au début du mois, près de 1 200 réservistes de l’armée de l’air, dont 91 instructeurs, ont signé une lettre annonçant qu’ils suspendraient leur service volontaire si le gouvernement mettait en œuvre sa refonte judiciaire.
Selon Haaretz (lien en hébreu), 18 des 40 instructeurs d’hélicoptères ont informé leurs supérieurs qu’ils ne se présenteraient plus pour le service volontaire, ce qui a amené l’armée de l’air à réduire le nombre d’heures de vol exigées des cadets pilotes avant de passer un certain stade de la formation.
L’article indique que cinq heures de vol, soit 0,5 % du nombre total d’heures de vol, ont été supprimées pour permettre au nombre actuel d’instructeurs de poursuivre la formation sans allonger la durée du cours.
Des sources de l’armée de l’air ont déclaré à Haaretz qu’elles s’attendaient à ce que d’autres instructeurs cessent également leur service volontaire, ce qui obligerait l’armée à réduire le nombre de vols.
Tsahal n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires sur cet article.
Pendant plusieurs semaines, alors que le gouvernement présentait la première grande mesure de son paquet de réformes radicales, une marée montante de plus de 10 000 réservistes qui se présentaient régulièrement au travail sur une base volontaire a déclaré qu’elle ne le ferait plus. Les réservistes ont prévenu qu’ils ne seraient pas en mesure de servir dans un Israël non-démocratique, ce que certains accusent le pays de devenir si les projets de refonte du gouvernement se concrétisent.
L’armée israélienne compte énormément sur l’expérience des réservistes volontaires, en particulier les pilotes, pour ses activités de routine. Contrairement à la plupart des réservistes qui sont appelés à servir plusieurs jours par an sur ordre officiel, les pilotes et les autres forces spéciales sont censés s’entraîner et effectuer des missions beaucoup plus fréquemment et de manière volontaire, en raison de la nature de leur poste.
L’armée de l’air et d’autres unités de pointe comptent également sur les anciens combattants pour se porter volontaires et former la nouvelle génération grâce à leur expertise.
Les responsables de la Défense ont déclaré que les pilotes pourraient nuire à leurs compétences en interrompant leurs fréquents exercices d’entraînement, et qu’il faudrait beaucoup de temps pour rétablir leurs capacités de vol.
Le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a appelé les réservistes protestataires à se présenter malgré tout à leur poste, tout en affirmant que le refus de servir nuisait à la sécurité nationale.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a tenu de son côté une réunion d’évaluation dimanche avec tous les hauts responsables de la Défense pour discuter des plans d’action proposés par l’armée.
Selon le communiqué publié par le Bureau du Premier ministre, Netanyahu a finalement accepté de rencontrer le ministre de la Défense Yoav Gallant, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, le directeur de l’agence de renseignement du Mossad David Barnea, le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet Ronen Bar, le conseiller à la sécurité nationale Tzahi Hanegbi, le chef du Directorat des Renseignements militaires de Tsahal, le major-général Aharon Haliva, le chef du Directorat des Opérations de Tsahal Oded Basiuk, le chef du bureau politico-militaire du ministère de la Défense, Dror Shalom, et le secrétaire militaire du Premier ministre, le général de division Avi Gil.
« Le Premier ministre a accepté les recommandations et les plans d’action proposés par l’armée et l’establishment de la Défense », a indiqué le cabinet du Premier ministre dans une déclaration vague qui ne fournit pas de détails supplémentaires.