Un groupe d’experts recommande la vigilance face à la COVID-19
Après de nouvelles restrictions décidées au cabinet, un panel demande de limiter certains espaces publics aux Israéliens vaccinés, mais il insiste : pas de panique !
Le gouvernement devrait remettre en place le passeport vert et réfléchir à réimposer certaines restrictions entraînées dans la lutte contre le coronavirus qui avaient été récemment abandonnées pour faire face à la nouvelle recrudescence du nombre de cas de COVID-19 dans le pays, selon un influent panel d’experts.
« Israël doit sérieusement envisager de remettre en place le passeport vert et peut-être même le badge pourpre », a expliqué le professeur Nadav Katz, statisticien dont les travaux sont consacrés au coronavirus et qui travaille au sein d’un groupe de spécialistes à l’université Hébraïque, qui est chargé de conseiller le gouvernement.
Le passeport vert est un certificat remis aux personnes vaccinées ou en rémission de la COVID-19, qui permet à ces dernières d’accéder à certains lieux interdits par ailleurs aux autres. Le badge pourpre définit une liste de directives de sécurité sanitaire que doivent respecter les entreprises et commerces pour pouvoir ouvrir leurs portes. Tous deux avaient été abandonnés début juin quand l’épidémie s’était essoufflée.
Mais les contaminations sont à nouveau en hausse avec la propagation sur le territoire du variant Delta. Le gouvernement a pourtant décidé dimanche de ne pas adopter de nouvelles restrictions publiques.
Les modèles statistiques qui ont été réalisés par Katz suggèrent que le variant Delta hautement transmissible – qui a été identifié pour la première fois en Inde et qui représente près de la moitié des nouveaux cas de COVID en Israël – sera dominant sur le territoire d’ici la fin de la semaine. Mais il insiste : « Pas de panique », dit-il, en particulier dans la mesure où les études, jusqu’à présent, semblent bien confirmer que les vaccins sont très efficaces contre cette souche particulièrement contagieuse.
Tandis que le nombre de nouveaux cas quotidien est d’environ cent, les Israéliens, une fois encore, ont reçu l’ordre de porter le masque dans les espaces clos et il y aura, lundi, un renforcement majeur des règles permettant l’entrée sur le territoire de l’État juif. Mais hormis ces deux changements, les dirigeants tentent désespérément d’éviter de nouvelles restrictions qui viendraient encadrer le quotidien des citoyens. L’objectif est de renforcer l’immunité sans avoir recours à de nouvelles limitations et en encourageant notamment les adolescents âgés de 12 à 15 ans à se faire vacciner.
Le Premier ministre a lancé un appel aux adolescents, dimanche, leur expliquant qu’ils devaient se faire immuniser pour éviter de nouvelles restrictions et il a déclaré : « Nous ne voulons pas imposer des limites – ni sur les soirées, ni sur les voyages, ni sur quoi que ce soit d’autre. »
Mais le groupe de recherche de Katz, qui est composé d’experts des secteurs de la santé et des statistiques, a diffusé dimanche un rapport établissant que « dans de nombreuses villes, des infections significatives sont évidentes ». Il a par ailleurs réclamé la mise en place de limitations.
Samedi, 97 cas ont été identifiés dans 37 localités différentes et 18 ont été détectés chez des voyageurs qui revenaient de l’étranger. Katz a expliqué que, d’ici la fin de la semaine, il serait possible de déterminer clairement si les nouveaux cas entraînaient une hausse du taux de morbidité et que si tel était le cas, alors les autorités devraient restreindre les rassemblements.
« Nous saurons dans les prochains jours si l’augmentation des chiffres reflète davantage un nombre en augmentation des dépistages ou si nous assistons à une reprise épidémique », a-t-il expliqué au Times of Israel, affirmant qu’une hausse du nombre des hospitalisations serait un indicateur précieux.
« Il y a toujours une semaine à dix jours avant qu’une hausse du nombre de cas n’entraîne une augmentation du nombre de patients hospitalisés et nous voulons ainsi voir si ce coefficient se renforce vraiment d’ici la fin de la semaine », a ajouté Katz.
Il y a actuellement 1 186 Israéliens contaminés par le coronavirus – soit cinq fois le nombre enregistré à la mi-juin. Mais le nombre de patients hospitalisés reste bas : 44 personnes sont actuellement prises en charge dans les hôpitaux pour des complications entraînées par la COVID-19 et 23 se trouvent dans un état grave.
Katz explique que « la situation est bien meilleure que par le passé, une grande partie de la population la plus vulnérable ayant été vaccinée. Nous ne sommes pas dans la même situation que d’autres pays dont les hôpitaux risquent encore d’être pris d’assaut ».
Le fait qu’un nombre significatif d’Israéliens positifs à la COVID-19 aient été vaccinés ne doit pas troubler et il ne faut pas conclure pour autant que le variant Delta ne répond pas à la vaccination, affirme Katz.
Tandis qu’il est hautement improbable d’attraper le coronavirus quand on a été vacciné, cela arrive encore – et avec un grand nombre d’Israéliens qui ont été immunisés, il est inévitable qu’une large proportion des personnes contaminées soient par ailleurs vaccinées, continue-t-il.
Israël utilise le vaccin Pfizer qui est efficace à plus de 95 %. Et les personnes qui sont dépistées positives à la COVID-19 alors qu’elles ont été vaccinées ne présentent en général que des formes asymptomatiques de la maladie, voire des symptômes moyens.
« Si, théoriquement, 100 % des Israéliens sont vaccinés, alors cela signifie que 100 % des malades auront été immunisés – mais cela ne signifie en rien qu’il y a un problème avec le vaccin », note Katz.