Un journaliste agressé à Athènes par des activistes néo-nazis d’Aube dorée
Le 18 décembre, la justice grecque a requis l’acquittement pour le dirigeant du parti néo-nazi et plusieurs membres poursuivis notamment pour "organisation criminelle"
Dimanche dernier, le journaliste Thomas Jacobi, correspondant en Grèce du journal français La Croix et de la radio allemande Deusche Welle, s’est fait agresser alors qu’il couvrait une manifestation de l’extrême droite opposée à la présence de migrants dans le pays. Les faits se sont produits sur la place Syntagma, devant le Parlement grec, à Athènes. Une enquête a été ouverte.
Selon le journaliste, 200 manifestants (370 selon la police) étaient rassemblés. « J’ai commencé à filmer le rassemblement et j’ai fortuitement capté dans mon champ de vision un groupe d’une dizaine d’hommes qui me fixaient, l’un d’entre eux qui avait le visage découvert s’est empressé de le recouvrir, j’ai compris que j’étais menacé mais c’était trop
tard », explique-t-il.
Il s’est alors fait tabasser pendant plus de quatre minutes, jusqu’à ce que la police intervienne. Trois de ses téléphones et ses effets personnels ont été volés – sauf une caméra qu’il portait et qui n’a pas pu identifier les visages de plusieurs agresseurs.
« Les policiers ont tardé à bouger, il a fallu attendre plusieurs minutes l’intervention des forces anti-émeutes, après que des journalistes leur ont demandé d’intervenir », a témoigné Thomas Jacobi à La Croix.
Il y a un an, l’homme s’était déjà fait agresser par des militants d’extrême droite. Il est particulièrement ciblé en raison de sa participation à la réalisation du documentaire « Aube dorée, une affaire personnelle » de la journaliste Angelique Kourounis, sorti en 2016. Il prépare actuellement un livre intitulé Aube Dorée, l’Affaire de tous.
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Le 18 décembre dernier, la justice grecque avait requis l’acquittement pour Nikos Michaloliakos, dirigeant du parti néo-nazi Aube dorée, et pour ses principaux membres. Ils étaient poursuivis notamment pour
« organisation criminelle » et pour le meurtre du rappeur Pavlos Fyssas en 2013.
Selon Thomas Jacobi, cette décision de justice a réveillé les ardeurs belliqueuses des militants. « Les avocats de la partie civile ont fait valoir que c’était une invitation aux escadrons de la mort du parti de ressortir dans la rue. Aube dorée s’est senti à nouveau pousser des ailes », explique-t-il.