Un ouvrage revient sur le rôle de l’éducation des juifs
Une nouvelle étude, publiée aux Editions Albin Michel, fait une corrélation entre l'étude de la Torah et les professions des juifs
« La poignée d’élus – Comment l’éducation a façonné l’histoire juive, 70 – 1472 » est un ouvrage écrit par Maristella Botticini et Zvi Eckstein et publié aux Editions Albin Michel.
70 correspond à la destruction du Temple de Jérusalem et 1472 à la découverte de l’Amérique.
La vocation de l’ouvrage est d’étudier, entre ces deux dates, l’évolution à la fois économique et démographique du peuple juif, rapporte Zvi Eckestein lors d’une interview Le Point.
C’est en 200, que l’obligation est faite aux pères de famille d’envoyer leurs garçons à partir de six ans dans des écoles rabbiniques.
Majoritairement paysans, cette obligation va peser très lourd financièrement sur les juifs, qui se voient priver de main d’oeuvre dans les champs. Les juifs vont devoir, à partir de cette nouvelle contrainte, valoriser leur compétence grâce à l’étude.
La théorie ainsi défendue par le livre fait un lien entre l’obligation d’étudier et les emplois occupés par les juifs.
« Si les juifs sont devenus citadins et ont occupé des emplois indépendants de l’agriculture, c’est d’abord parce qu’ils étaient formés. Et s’ils étaient formés, c’est que leur religion exigeait qu’ils le soient, » indique l’auteur dans cette interview accordée au Point.
« Grâce à leur connaissance des langues et leurs réseaux familiaux, les juifs ont pu rentabiliser leur formation, le fait de savoir lire et écrire, mais aussi raisonner, plus aisément que d’autres communautés. »
Les auteurs questionnent et remettent en cause les théories préexistantes comme celles de Max Weber, de Gary Becker ou de Cecil Roth et apportent des éclairages et de nouvelles perspectives sur le lien entre l’étude, le judaïsme et les professions occupées par les juifs entre 70 et 1492.