Un présentateur de CNN met en garde contre l’antisémitisme islamique
Dans une tribune, Fareed Zakaria a écrit que les députées Omar et Tlaib avaient gâché une opportunité de débattre de la politique d'Israël
JTA — Fareed Zakaria, un présentateur reconnu de la chaîne américaine CNN, a écrit dans un éditorial que les musulmans devaient se montrer « particulièrement réfléchis » quand ils parlent du peuple et de l’État juifs.
Vendredi, dans les colonnes du Washington Post, le journaliste a expliqué qu’il réagissait au débat sur les récentes déclarations de l’élue démocrate Ilhan Omar du Minnesota sur l’AIPAC, qui ont largement été dénoncées comme étant antisémites.
« Je ne sais pas ce qu’il y a dans le cœur de ces deux élues, » a écrit Fareed Zakaria, de confession musulmane, au sujet d’Ilhan Omar et de l’élue Rashida Tlaib, une démocrate du Michigan également auteure de propos polémiques sur Israël. « Mais je crois que les musulmans devraient se montrer particulièrement réfléchis quand ils parlent de ces questions, parce que l’antisémitisme s’est répandu à travers le monde islamique comme un cancer ».
L’antisémitisme, a-t-il ajouté, « est maintenant un discours banal au sein des populations musulmanes au Moyen-Orient et au-delà ».
Ilhan Omar, qui est musulmane, avait suggéré, de manière inexacte, que l’AIPAC payait des responsables politiques américains pour soutenir Israël. Après que des critiques l’ont accusée de faire écho à des idées antisémites sur les Juifs et l’argent, elle avait présenté ses excuses.
Le mois dernier, Rashida Tlaib avait accusé des membres du Congrès d’avoir oublié « quel pays ils représentent », en référence à leur soutien d’une législation ciblant le mouvement du boycott d’Israël. Même si les législateurs n’étaient pas juifs, des critiques ont dit que la députée reprenait des rhétoriques antisémites sur la « double loyauté ».
Pour le journaliste, Israël est coupable de politiques discriminatoires envers les Palestiniens et l’AIPAC exerce une influence politique considérable sur des élus américains.
« Ce sont des questions légitimes à débattre avec force aux Etats-Unis, tout comme en Israël, » a-t-il écrit. « Malheureusement, en abordant la question de cette manière, elles ont gâché une opportunité de faire avancer un débat important ».