Un système d’alerte aérienne israélien bientôt déployé en Ukraine
Lors de sa visite en février, le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen avait annoncé qu’Israël "aiderait l’Ukraine à développer un système intelligent d’alerte précoce"
Le système civil d’alerte aérienne qu’Israël construit pour l’Ukraine est en passe d’être déployé en septembre, a déclaré mercredi un responsable ukrainien au Times of Israel.
Ce délai dépasse de plusieurs semaines les prévisions initiales d’un déploiement au cours de l’été, et les diplomates et responsables de la sécurité ukrainiens s’efforcent d’accélérer le processus.
Les responsables ukrainiens et israéliens se réunissent cette semaine en Pologne pour travailler sur le système, comme ils l’ont fait ces derniers mois. Le système couvrira dans un premier temps une grande partie de Kiev, selon le fonctionnaire, puis sera, on l’espère, copié dans d’autres villes.
Lors de sa visite en février, le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen avait annoncé qu’Israël « aiderait l’Ukraine à développer un système intelligent d’alerte précoce ». Ce système d’alerte aux frappes aériennes serait similaire à la technologie utilisée par Israël pour avertir les civils des attaques à la roquette.
Jusqu’ici, Israël avait pris soin de rester neutre, repoussant les demandes répétées de Volodymyr Zelensky pour recevoir des armes, notamment à cause de la présence de l’armée russe déployée en Syrie, donnant un levier à Moscou.
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Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait tout début février annoncé ce qui semblait être un important changement de stratégie, en se disant désormais prêt à envisager de fournir des armes à l’Ukraine, tout en se proposant comme médiateur dans le conflit.
Moscou avait alors mis en garde Israël. « Tous les pays qui livrent des armes doivent comprendre que nous considèrerons ces armes comme des cibles légitimes pour les forces armées russes », avait juré le ministère russe des Affaires étrangères.
Au fur et à mesure que la guerre progresse, Israël insiste de plus en plus sur le fait qu’il est en réalité du côté de l’Ukraine, fournissant plus de 22,5 millions de dollars d’aide humanitaire et mettant en place un hôpital de campagne pour soigner les blessés ukrainiens dès les premiers jours de la guerre.
Au cours des premiers mois de la guerre, Israël a cherché à utiliser sa position unique, rendue possible par ses liens de travail étroits avec la Russie et l’Ukraine, pour servir de médiateur entre les parties. Le Premier ministre de l’époque, Naftali Bennett, s’était rendu à Moscou et avait eu une série d’appels avec Vladimir Poutine et Zelensky durant plusieurs semaines.
Mais cette initiative n’avait pas porté ses fruits et le dossier avait été mis de côté après plusieurs mois, pour se concentrer sur les troubles politiques internes qui ont finalement conduit à l’effondrement du gouvernement de Bennett. Netanyahu s’était engagé, avant son entrée en fonction, à revoir la position d’Israël et avait également spéculé sur le fait qu’il pourrait bien être appelé à servir de médiateur entre les parties, comme Bennett avait essayé de le faire.
Toutefois, un haut fonctionnaire israélien avait déclaré à Walla au mois de mars que l’approbation des licences d’exportation ne constituait pas un changement de politique – car les systèmes sont de nature défensive et n’utilisent pas de tirs réels susceptibles de tuer des soldats russes – mais de voir comment les systèmes de défense se comportaient face aux drones iraniens.
Alors que la décision a été prise en février, l’article de Walla a été publié un jour après que le Bureau du Premier ministre a déclaré qu’il avait tenu une discussion sur la politique d’Israël concernant l’aide à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Lazar Berman a contribué à cet article.