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Un vraquier grec touché par un missile au large du Yémen

Ce navire, et d'autres appartenant à la même flotte, ont fait escale en Israël depuis le 7 octobre

Des rebelles armés houthis soutenus par l'Iran organisent un rassemblement contre les frappes américaines et britanniques sur des sites militaires dirigés par les Houthis près de Sanaa, au Yémen, le 14 janvier 2024. (Crédit : AP Photo)
Des rebelles armés houthis soutenus par l'Iran organisent un rassemblement contre les frappes américaines et britanniques sur des sites militaires dirigés par les Houthis près de Sanaa, au Yémen, le 14 janvier 2024. (Crédit : AP Photo)

Un vraquier grec a été touché mardi par un missile au large du Yémen, a indiqué la société privée de risques maritimes Ambrey, au lendemain d’une attaque similaire des rebelles Houthis contre un navire américain, dans un contexte de tensions accrues en mer Rouge.

Ces dernières semaines, les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran, ont multiplié les attaques en mer Rouge et dans les eaux voisines contre les navires qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens à Gaza, confrontés à la guerre depuis plus de trois mois entre le mouvement islamiste Hamas et Israël.

Les attaques dans cette mer où transite 12 % du commerce mondial ont poussé les Etats-Unis et le Royaume-uni à frapper vendredi et samedi les rebelles au Yémen, lesquels ont répliqué lundi en tirant un missile contre un cargo américain, sans faire de blessés ni de dégâts majeurs.

Mardi, le navire battant pavillon maltais « a été touché par un missile alors qu’il traversait le sud de la mer Rouge en direction du nord », a affirmé Ambrey, précisant que le vraquier avait poursuivi sa route. L’attaque n’a pas été revendiquée à ce stade.

L’agence de sécurité maritime britannique, UKMTO, a signalé pour sa part un « incident » au nord-ouest de la ville yéménite de Saleef, sans fournir de détails.

Selon Ambrey, le vraquier détenu par une compagnie grecque se dirigeait vers le canal de Suez. Ce navire, et d’autres appartenant à la même flotte, ont fait escale en Israël depuis le 7 octobre, a-t-elle indiqué.

Pas de blessé

Une source au sein du ministère grec de la Marine, qui a communiqué avec l’entreprise à laquelle appartient le navire attaqué mardi, a indiqué qu’il s’agissait du vraquier « Zografia », qui comportait 24 membres d’équipage à son bord.

« Il a subi des dégâts limités suite au choc » et « reste en état de naviguer », a assuré celle-ci, affirmant que l’attaque avait eu lieu à 76 miles au nord-ouest du Yémen (environ 120 kilomètres), qu’il n’y avait aucun marin grec à bord du navire et que le tir n’avait pas fait de blessé.

Le « Zografia » naviguait depuis le Vietnam vers Israël, et « l’évaluation des dégâts sera effectuée à Suez », a précisé cette même source.

La « dangereuse escalade » en mer Rouge va affecter le transport de Gaz Naturel Liquéfié (GNL), « comme toutes les autres cargaisons marchandes », a prévenu pour sa part mardi le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani, lors du Forum économique mondial à Davos (est de la Suisse).

Les attaques des Houthis ont contraint de nombreux armateurs à éviter la zone, et emprunter une route plus longue autour de la pointe de l’Afrique, au prix d’un surcoût du transport et de délais plus longs d’acheminement.

Il existe des itinéraires alternatifs, mais ces itinéraires (…) sont moins efficaces que l’itinéraire actuel », a souligné le Premier ministre qatari, dont le pays est l’un des plus grands producteurs de GNL au monde.

Saisie américaine

L’agence de presse Bloomberg a rapporté lundi qu’au moins cinq navires de GNL exploités par le Qatar, qui se dirigeaient vers le détroit stratégique de Bab el-Mandeb, séparant la péninsule arabique de la corne de l’Afrique, s’étaient arrêtés au large d’Oman.

Et selon une information publiée mardi par le Wall Street Journal (WSJ), l’entreprise pétrolière Shell ne fera plus passer ses navires via la mer Rouge, jusqu’à nouvel ordre.

Mardi, l’armée américaine a affirmé avoir saisi des pièces de missiles de fabrication iranienne à destination des rebelles Houthis sur un bateau en mer d’Arabie, à l’est du Yémen. Il s’agit de la première saisie de ce type depuis le début des attaques des Houthis contre des navires commerciaux.

L’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement palestinien Hamas, des groupes irakiens et les rebelles yéménites Houthis comme faisant partie de « l’axe de la résistance » face à Israël au Moyen-Orient.

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