Une actrice vénézuélienne compare les pro-Maduro aux kapos
Après avoir fait scandale, Catherine Fulop s'est excusée d'avoir dit que les Juifs étaient "les bourreaux de leur propre peuple" durant une interview sur Yom HaShoah

BUENOS AIRES, Argentine — L’actrice et mannequin vénézuélienne Catherine Fulop a comparé les sympathisants du président Nicolas Maduro aux Juifs qui ont aidé les nazis pendant la Shoah, avant de présenter ses excuses.
Les Juifs étaient « les pires bourreaux de leur propre peuple », a déclaré jeudi Fulop, lors d’une interview à la radio, qui coïncidait avec Yom HaShoah.
En expliquant le soutien accordé au régime Maduro par certains Vénézuéliens, elle a souligné que des Juifs avaient également collaboré avec Adolf Hitler et les a appelés des « sapos » au lieu de kapos, ou collaborateurs.
« Pourquoi pensez-vous qu’Hitler a survécu, a-t-il tout fait tout seul ? Non, parce que parmi les Juifs, il y avait les pires bourreaux dans les camps de concentration. Les « sapos » étaient des Juifs qui torturaient leur propre peuple. Ça se passe au Venezuela », a déclaré Fulop durant une interview avec Marcelo Longobardi sur Radio Mitre, l’un des programmes d’informations les plus écoutés en Argentine.
Cette phrase a déclenché une vague de critiques sur les réseaux sociaux jeudi.

Parallèlement, le journaliste Samuel “Chiche” Gelblung a pleuré jeudi durant une émission de télévision où des célébrités se rencontraient dans un café pour discuter de l’actualité, où la phrase de Fulop a été mentionnée. « C’est la plus grande insulte qui puisse être faite aux Juifs, mal parler de la Shoah », a déclaré Gelblung, qui est Juif. « C’est insoutenable… insoutenable. »
Le groupe juif argentin DAIA a condamné les propos de Fulop. « C’est une comparaison déplorable, la Shoah est le paradigme de tous les génocides, et c’est pour cela que nous demandons à ce qu’aucun régime dictatorial n’y soit comparé, sans pour autant minimiser ce qui se passe au Venezuela », a déclaré Jorge Knoblovitz, le président de DAIA.
L’actrice et mannequin compte plus d’1,6 million d’abonnés sur Twitter. Elle a écrit un message d’excuse, épinglé en haut de sa page. « Je veux exprimer mes plus profondes excuses à la communauté juive parce que mes propos d’aujourd’hui peuvent être considérés comme insultants ou être mal interprétés. Sans ambiguïté aucune, je dis mon respect et mon admiration pour le peuple juif, et notamment en ce jour anniversaire de la Shoah. #NeverAgain. »

Fulop a été accusée par le procureur Javier Monastersky du département fédéral de Justice d’enfreindre une loi anti-discrimination.
Jeudi également, le musée de la Shoah de Buenos Aires a condamné les propos tenus par Fulop et l’a invitée au musée pour comprendre l’importance de ne pas banaliser la Shoah.